mercredi 29 novembre 2017

qu’est-ce que c’est que la vie





 L’on s’étonne dans les 
quotidiens 
et il y a cent mille quotidiens
qui ne molvent que des 
balivernes 
et qui donnent [chaque] jour
à la conscience 
humaine 
sa prolifique platée 
de sottises, de cancans, 
de fausses nouvelles, 
on s’étonne que la vie 
aille aussi mal 
et qu’est-ce que c’est que la vie 
qu’est-ce que c’est que le mal 
dans la vie 
qu’est-ce que c’est que le 
mal de vivre, 
le mal de vivre dans la vie, 
et comment vivez-vous 
tous dans votre vie 
et qu’est-ce que vous y faites dans la vie 
et à quoi vous sert-elle la vie 
à quoi vous sert-il de vivre, 
et pourquoi vit-on ? »


Antonin Artaud - Cahiers d'Ivry, février 1947-mars 1948


dimanche 26 novembre 2017

Corps mystique et solidarité économique








Denis Fahey était un prêtre irlandais qui a imaginé une doctrine sociale qui ne soit ni du libéralisme ni du communisme, ces deux systèmes étant selon lui d'essence sataniste, notamment dans un ouvrage intitulé "The Mystical Body of Christ in the Modern World"



  "  Le Plan Divin demande une large diffusion de la propriété privée, pour faciliter l’approvisionnement en biens matériels des familles, une exigence pour la vie vertueuse de ses membres en tant que personnes humaines, et pour l’Union des propriétaires et des travailleurs en guildes ou en corporations, reflétant la solidarité du Corps Mystique dans une organisation économique. Autant de personnes que possible doivent pouvoir devenir propriétaires terriens.

   Le but de Satan est de concentrer la propriété dans les mains de quelques un, soit nominalement soit l’Etat, ou les manipulateurs monétaires. Il sait que, étant donné la nature faillible des hommes, cela va mener à la subordination des hommes à la production de biens matériels et au traitement de tous ceux qui n’ont pas de pouvoir comme de simples individus, non comme personnes. Dans ce but, il a favorisé le libéralisme ou l’individualisme et favorise désormais la réaction contre l’individualisme par le collectivisme et le communisme. Il y a plusieurs générations, un capitalisme débridé a servi à concentrer la richesse dans les mains d’une poignée de gens. Désormais, des promoteurs zélés du collectivisme et du communisme s’infiltrent dans toutes les organisations, y compris l’Eglise et ses ordres religieux et d’autres institutions. Le but de tout cela étant de détruire le sentiment religieux chez tout le monde et en particulier, chez les jeunes.

   Le plan divin pour l’ordre demande un système monétaire qui arrange et facilite la production et l’échange de biens matériels avec en ligne de mire la vie vertueuse des membres du Christ dans les familles heureuses. Des familles saintes et fortes sont soutenues et promues. Les lois et les conditions sociales devraient favoriser l’unité de la famille. L’art de la manipulation monétaire dans la hiérarchie des arts est inférieure aux arts industriels qui fournissent les besoins secondaires de l’homme, et à l’agriculture qui produit les besoin humain primordiaux, tous ces arts doivent être au service des membres du Christ dans les familles heureuses. L’art de l’agriculture doit être considéré comme le travail idéal pour soutenir la vie de famille.


    Au contraire, Satan cherche à créer un système monétaire, qui rend les personnes humaines subordonnées à la production de biens matériels et la production, la distribution et l’échange de biens matériels qui seront subordonnées à la fabrication de l’argent et la croissance du pouvoir dans les mains des financiers. Il est satisfait que l’argent soit employé comme instrument de l’élimination du Plan Divin et pour l’installation du naturalisme. L’argent et la vraie richesse sont séparées. Le désir de l’argent, qui est simplement un moyen d’échange, est illimité, alors que le désir de propriété et de biens matériels doivent engendrer une vie de famille forte, est limité par nature. Les manipulateurs d’argent veulent de l’argent qui doivent changer de mains dans une fréquence de plus en plus grande, pour en accroître leur montant. Le résultat est qu'une culture du consumérisme s'ensuit et le rythme de la société s’intensifie constamment pour satisfaire ce but. L’usure est encouragée et la dette est promue comme moyen d’accumuler des biens de consommation. L’ordre moral est attaqué pour affaiblir la prospérité et le bonheur temporel. Satan hait la race humaine et par conséquent, il élargit la route qui contribue à la culture de mort. Par le biais de contraceptifs disponibles, il encourage la fornication et, ayant mis sur un piédestal la santé et le luxe comme les biens les plus désirables, il nourrit la tromperie illusoire parmi les couples mariés que d’avoir moins d’enfants amène une plus grande prospérité matérielle, et par conséquent, paix et bonheur. Etant Un meurtre à la base, Satan se délecte dans l’actuelle culture de l’avortement et de l’euthanasie. (Denis Fahey n’aura pas imaginé une notion aussi perverse que des
 « mariages » sodomites)."  


Cette traduction par mes soins est un extrait de l'article suivant : http://catholicism.org/catholic-world-of-fahey.html



samedi 18 novembre 2017

Le chemin de Damas et ses conditions modernes

Le Chemin de Damas
et ses conditions modernes 


La conversion de Paul par Le Caravage


« La vérité est que les Français d’hérédité catholique, que les désaffectés du catholicisme qui se croient le plus loin de la croyance de leurs ancêtres, ne sont séparés de celui-ci que par un mince rideau, qu’ils prennent pour un mur blindé…
Ce mince rideau, qui sépare de la foi les hommes de tempérament catholique, n’a jamais été plus flottant qu’à notre époque, où d’une part, la surabondance des notions, la suractivité intellectuelle provoquent et nécessitent des crises du sensible, – où d’autre part la cause de la Religion et celle de la Race apparaissent comme inséparables.
C’est pourquoi le chemin de Damas n’a jamais été plus fréquenté, plus carrossable. Je prévois que beaucoup de nos contemporains s’y engageront en automobile. Le goût effréné de la vitesse s’appliquera même à la conversion. »

Léon Daudet, Le chemin de Damas, 12 avril 1903

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   « La plupart des gens désirant se convertir au catholicisme, font cette démarche par rejet de la société moderne, ils ne vont naturellement pas être séduits par l'Eglise conciliaire qui est, en exagérant un peu, une excroissance du cosmopolitisme mondial (…) Faut bien comprendre que pour beaucoup d'entre nous souhaitant recevoir le baptême, venons de milieux anticléricaux, anti catholiques, de gauche... Et avons été " dressés" à détester les catholiques et à moquer leur austérité apparente. Les personnes sur le chemin de la Vérité, iront directement chez des traditionalistes, c'est à ce moment qu'arrive la confrontation entre la provenance sociale du pré-néophyte et le "milieu tradi (…) En résumé, les communautés de catholiques traditionalistes, devraient, selon moi, être aux petits soins des nouveaux venus, ils sont très loin de s'imaginer le chemin extraordinaire qu'empruntent ceux qui désirent devenir catholiques. Ils ne se rendent pas compte, et c'est normal, que des types comme moi, nés et élevés dans une banlieue française sordide, dans une famille de gauche anticatholique, ayant écouté du rap, éduqués dans les écoles laboratoires de la république, ayant voulu émigrer vers les Etats-Unis par haine de la France...etc, ne sont pas prédestinés à retourner vers le Christ. Nous venons du bas et devons monter la pente. »

Témoignage trouvé sur Facebook le 31/10/2017

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« Arrivé aux sanctuaires par un matin glacial de février 1984, je dus la laisser aux piscines et lui donner rendez-vous devant la Vierge de la Grotte. Pendant ce temps je cherchai un endroit abrité du froid et je trouvai la Crypte où débutait une Messe de semaine avec une dizaine de fidèles. C'était ma première Messe, et je m'assis au fond de la chapelle, attentif tout de même. A un moment, le prêtre se leva et lut : "Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira". Ce fut un choc pour moi, car c'était une phrase du rituel de l'initiation au grade d'Apprenti, souvent répété en Loge. Et j'appris ainsi que c'était Jésus qui avait prononcé le premier ces paroles ! Ensuite, dans le silence qui suivit, moi qui m'étais moqué des locutions de Jeanne d'Arc, j'entendis une voix douce me dire:"C'est bien, tu demandes la guérison de Claude, mais qu'as-tu à offrir?" Là, je fus bouleversé et je ne vis que moi à offrir. Si bien qu'après la fin de la Messe je rejoignis rapidement le prêtre dans la sacristie et après lui avoir avoué mon appartenance maçonnique, je lui demandai de me baptiser. Mais, il me renvoya vers mon diocèse. Je rejoignis Claude à la Grotte : elle était transie et se demandait où j'étais passé. Elle n'était pas guérie, mais, cependant, je la harcelais de question sur la religion.Trois mois plus tard, je fus baptisé et Claude, guérie, m'accompagnait au baptistère. Ma conversion et sa guérison étaient bien liées. »
Maurice Caillet, ancien franc-maçon

   J’en ignore le nombre mais j’ai eu l’occasion d’en rencontrer virtuellement cet automne d’où l’idée de ce texte : les nouveaux convertis - à l’image de Saint Paul passé du pharisianisme au christianisme qu’il combattait jusque là - lorsqu’ils passent de l’autre côté du miroir, comme ce sont des personnalités entières et passionnées, ils vont au bout des choses. Ils se tournent généralement vers l’église catholique (je parle du Catholicisme, c’est ce que je connais le mieux et elle est particulièrement honnie tout de même) mais pas l’église catho gentillette qui fait des happenings dansants en entonnant des chants gospel en tapant des mains dans les églises pour bien montrer qu’ils sont ouverts à tout. Non, les « nouveaux Paul » eux, se tournent vers le Catholicisme traditionnel, celui à chapelets, à curé en cols romains, à rogations et attaché à la messe en latin. 

Et pourquoi donc, sinon peut-être par esprit de provocation ?

C’est là que les « conditions modernes » interviennent : internet.

Cette invention, probablement destinée à abrutir les masses à coup de sites de scandales, de consommation en ligne, de ragots et de pornographie a accompli en partie sa mission. Sauf que, panique générale chez nos prescripteurs d’opinion : internet sert aussi à diffuser des informations et des informations que nos « grands médias » ne diffusent pas et nos Paul de Tarse modernes ont décortiqué, recoupé, mis en perspective toutes les informations, un procédé décuplé lorsque on peut lire dans plusieurs langues, en particulier l’anglais, la langue de « l’Empire ». D’ailleurs, à la Pentecôte,  lorsque Dieu envoie l’Esprit Saint aux apôtres, ceux-ci se retrouvent également polyglottes…

   Certains, d’une grande curiosité, lisent aussi des livres sur la question car selon eux, une certitude s’impose : il y a depuis longtemps un complot contre la chrétienté et que l’on a éloigné les gens de ses valeurs pour leur faire accepter le grand désordre moral, sexuel et économique que nous connaissons actuellement. La déliquescence morale et le relativisme des prélats tombaient aussi à pic! 
  
 Car en plus, les nouveaux convertis ne se contentent pas d’égrener le chapelet ou de déplorer l’avortement, ils se renseignent sur le fonctionnement de l’économie et réalisent que tout est fait pour que l’on s’endette de plus en plus et qu’une poignée de gens possède une très grosse proportion du magot. Et ça, si des bons économistes non croyants comme Bernard Maris l’ont compris, des catholiques l’ont compris aussi.. C’est le cas de Pierre Jovanovic par exemple, un journaliste spécialisé dans la finance. Ca a été aussi le cas d’un révérend catholique irlandais, Denis Fahey (1883/1954) que j’ai découvert il y a peu et qui a imaginé un modèle social basé sur le catholicisme différent du libéralisme comme du communisme. On pourrait citer aussi Alexandre Douguine, orthodoxe, qui a théorisé une « quatrième économie politique » qui fait la synthèse entre conservatisme et socialisme.

Et la souplesse d’esprit de ces nouveaux convertis fait qu’ils passent aussi par des penseurs de gauche comme Jean-Claude Michéa par exemple pour essayer de trouver la vérité, et qui aboutit, avec un prisme a-religieux, au même constat. 

C’est ainsi qu’un jour, ils tombent de leur cheval : si les super riches n’aiment pas le catholicisme, c’est qu’il doit y avoir quelque intérêt à voir de plus près ce que cette religion apporte comme message au delà de l’Inquisition, les Croisades et le train de vie scandaleux de certains ecclésiastiques.

Certains font un virage à 180° et passent du communisme - parfois la tendance la plus fidèle à la grande époque des régimes que « les pays du Bien », les Etats-Unis en tête, ont utilisé comme épouvantails aux peuples pour qu’ils se tiennent tranquilles pendant des décennies - au catholicisme, ou imaginent une combinaison entre les deux… 

Au fond, on change simplement de religion et le marxisme-léninisme étant très iconique, cette idéologie fait l’objet pour certains d’une vraie dévotion avec ses figures tel que Lénine, Marx, Engels… comme autant d’icônes…

« l’athéisme est une idéologie impossible. Rien ne vient de rien. Cela clos le débat. Je ne vois l’athéisme ni comme progressiste ni comme nécessaire pour la construction du socialisme. » 

Pourtant l’athéisme est l’un des piliers du marxisme-léninisme mais certains ont du comprendre avec justesse que le christianisme c’est également la défense du pauvre, du faible, des valeurs de partage avec en plus, une dimension transcendantale. Et les nouveaux convertis le comprennent bien mieux que bien des « catholiques » bien installés avec leurs certitudes dans leurs manoirs, leur patrimoine familial conséquents qui ont fait énormément de mal à la foi chrétienne en Occident.

Mais, si nous sommes bien éloignés d’une époque où des moines en robe de bure, parcourait les routes européennes un livre enluminé à la main, de nos jours, sous des oripeaux technocratiques, équipé d’un smartphone, d’un ordinateur et empruntant les lignes aériennes, on peut être mus par un désir de transmettre la vérité évangélique et d’avoir soif de vérité. D’autres, moins dotés en moyens technologiques et matériels, vont néanmoins trouver des moyens plus modeste d’agir, en premier lieu de tourner le dos à la consommation effrénée et aux injonctions médiatiques qui rendent hystérique, névrosé et ignorant. L’important est de suivre le logos.

En lisant ces lignes, certains vont craindre que nos nouveaux convertis soient des opportunistes, des gens irrationnels aux passions violentes, qui changeront à nouveau d’avis dans quelques mois ou quelques années, mais il est néanmoins troublant de constater que dans les milliards de kilomètres des circuits électroniques,  au coeur de ce web  conçu et promu par des transhumanistes et des globalistes, des anges facétieux se soient glissés dans les circuits et qui peut rappeler cette belette, petit animal facétieux, qui a enrayé le fonctionnement du grand collisionneur de hadrons en avril 2016…



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