mardi 29 janvier 2019

2018 (4) - jaune couleur de l'automne


Manifestation des Gilets Jaunes à Paris le 1er décembre 2018 (source Europe 1)



  L'affaire était pliée, on allait tous sans rechigner vers le Nouvel Ordre Mondial et ses promesses de merveilles : mariage pour tous, misère pour tous et marasme pour tous. Veganisme, noachisme et ectogénèse obligatoires. Eoliennes à perte de vue dans un horizon bouché. Enfin par pour tous tout de même : les constructeurs de cette jolie utopie allait eux continuer à se délecter de caviar sur de grandes tartines et le champagne couler à volonté dans des décors de rêve sans éoliennes.

   Arrivée en 2019, elle n'en était plus sûre. Du moins quelque chose de ce joli plan commençait à s'effriter. Ce n'était qu'un petit pas mais c'était le premier depuis très longtemps. La crédulité de bon nombre de ces gens rendaient le cheminement fragile mais la fausse rebellion subventionnée, les Emmanuel Goldstein de la contestation n'avaient rien vu venir et restaient pantois.

   Après un octobre maussade, elle avait été indifférente à cet appel aux motifs trop terre à terre pour elle même si elle était concernée. Les gens qui étaient appelé à se mobiliser étaient des gens comme elle. Celle d'une France oubliée par ceux qui mangeaient des grandes tartines de caviar, une population bien tétanisée par un système administratif tentaculaire qui broyait les âmes et bien encadrée par une autre catégorie de gens, guère plus riche mais tout entier vouée à se faire le relais de la classe sacerdotale des mangeurs de caviar sous le nom de culture. Dit de façon plus directe : on vivait dans la précarité financière et sentimentale mais on pouvait boire du thé ayurvédique, faire du yoga tantrique et assister à des festivals sur le thème du métissage et du vivre ensemble. Elle n'est pas belle la vie ? La ville à proximité de son domicile, où elle devait faire ses courses et régler les problèmes administratifs étaient une caricature de la France oubliée malgré des petits airs pimpants avec ses fonctionnaires de gauche qui roulaient en vélo et se fournissaient dans les épiceries bio et ses retraités qui se croyaient toujours au temps de de Gaulle. Le soleil y était illusoire. Michel Houellebecq aurait pu s'y installer pour écrire un roman.





Digne-les-Bains (Wikipédia / Jean-Christophe Benoist)


  La ville resta à loin des évènements sinon une manifestation de lycéens qui avait failli dégénérer. C'était ceux que son fils, scolarisé dans un lycée technologique, appelait les littéraires en sarouel. Ils allaient être dirigés vers une carrière dans la culture

  Les supermarchés se vidaient, des rayons étaient dévalisés. Les gens prenaient cela de façon légère et parlaient aux autres plus facilement que d'habitude. L'autoroute très chère et peu fréquentée qui traversait le département était devenue gratuite grâce à des activistes qui écoutaient Johnny Hallyday aux péages. Les parcmètres et les radars étaient hors d'usage. La vie était plus légère et l'on cherchait à franchir les barrières.





   Des constructions précaires et rustiques s'étaient construites sur des ronds-points dans une autre ville plus populaire et plus frondeuse que la sienne. Elle s'y était rendu de temps en temps.

   Elle continuait à se rendre à ses rendez-vous mais le coeur léger, tout cela était vain et ferait rire les futures générations. Les gens qui étaient convoqués en même temps qu'elle avaient l'air dans le même état d'esprit et les langues se déliaient.

   Puis loin de là, début décembre, l'Arc-de-Triomphe semblait en feu et toute la famille passa la journée excité par les évènements. Sur internet, des étrangers de toute la planète commentaient subjugués.

   Une semaine plus tard, le 8 décembre, un ami qu'elle n'avait pas encore rencontré déclara que la France était soutenue et aidée par la Sainte Vierge, la Reine de France. Impressionnée, elle adressa une réponse lyrique à cet ami immatériel dont elle se sentait proche spirituellement. Elle fut  également saisie d'admiration pour d'autres amis virtuels qu'elle n'avait jamais rencontré non plus. Tous voulaient atteindre l'Elysée.

     Restait encore à franchir le mur ou à le casser. C'était d'ailleurs sans doute l!une des raisons de tous ceux qui voulait détrôner le petit prince de la Pyramide, abattre les murs, virtuels ou non....

   En 2019, ce n'était toujours pas fait. Le mois de janvier était gris et rigoureux ce qui figeait le mouvement et le laissait à la merci de toutes les récupérations. Certains préféraient attendre le printemps. Le chemin serait encore long. Il fallait être patient et s'en remettre à la Providence.


Des paroles glanées sous le ciel gris de janvier, porteuses d'espoir car loin des clivages figés qu'on nous a imposé pendant trop longtemps.




Cet article n'est qu'un modeste témoignage. Bien des analyses ont été publiées comme celle-ci qui est probablement la meilleure que j'ai pu entendre jusqu'à maintenant. 


Michel Drac - Spéciale Gilets Jaunes 2 : Fight Club - 27 janvier 2019










   

mercredi 23 janvier 2019

2018 (3) - un été en demi-teinte





   Des trois endroits où elle avait séjourné cet été-là, son lieu de résidence avait vu le temps le plus mitigé, une sorte de demi-été. Les repas en plein air le soir furent rares à cause de la fraîcheur et elle avait rarement vu un été aussi terne, peu généreux en surprises.

 Elle avait choisi cette région pour lui, il avait plus besoin d'attention que son frère et sa soeur et avait grandement besoin d'un motif de fierté. Il se sentait de là-bas à cause de son prénom qui y était beaucoup porté et qui avait été le patronyme d'un grand personnage de la région, à la fois guerrier et saint. Le Moyen-Âge dans toute sa beauté et toute son âpreté.





 C'est là qu'elle emmagasina l'essentiel de ses souvenirs estivaux avec des paysages et des villages qu'elle n'avait jamais vu, la mer qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps, et une rencontre qui avait grandement contribué au franchissement du mur qui avait commencé au printemps précédent. Elle n'en était pas revenu de trouver quelqu'un qui pense la même chose qu'elle et qui évoluait dans la même logique. Ces gens étaient éparpillés un peu partout et elle aurait aimé les connaître tous et de faire en sorte qu'ils se connaissent entre eux et pour de vrai. Sans doute que cela allait se faire tout naturellement.

  Sinon pour elle, un souvenir marquant, c'était tout simplement de se trouver dans le jardin d'une maison inconnue, dans un village inconnu où elle n'avait pas de passé et qui l'avait hébergé pendant quelques jours, à lire les propos élégants et acidulés d'Oscar Wilde. Des fois, il fallait peu de chose pour être heureux. Le bonheur n'étant que le sentiment de plénitude et de sentir qu'on allait au bout des choses et de goûter à tout ce qui passait à sa portée.




   Sinon, elle trouva le mois d'août languissant. Il était temps qu'elle trouve un autre lieu de vie. A la fois nomade et casanière, conservatrice et curieuse, elle n'arrivait pas à se décider mais dix ans au même endroit était très long pour elle surtout quand des catastrophes s'y étaient produite. Les étés y étaient enchanteurs mais elle n'arrivait plus à les apprécier.

   Cela devenait une habitude dans les médias, cet été-là et environ un été sur deux depuis l'an 2000 étaient labellisés "plus chauds du siècle". Mais chez elle, les orages bien que moins apocalyptiques qu'au printemps restèrent nombreux. Il semblait qu'un nuage géant tournaient sans discontinuer depuis des mois au dessus de sa tête alors que plus au nord, le soleil était implacable. Pour les deux semaines de son séjour estival chez ses parents, elle fut stupéfaite par la chaleur qu'il y régnait comme si elle débarquait d'une contrée nordique et fraîche. Les excursions furent rares et effectuées lors de brefs pauses au milieu des assauts impitoyables d'Hélios. Les souvenirs furent donc rares sinon sa prière dans une église fraîche et rassurante qui lui avait fait beaucoup de bien, la découverte d'une maison ravissante et si petite qu'elle semblait être la demeure d'un lutin, et de hauts plateaux sauvages dont elle ne se lassait jamais même si elle y retournait tous les ans.








   Après que le cours de la vie que certains appellent "normal" ait repris son cours et que les tracasseries administratives aient ressurgi, c'est là que l'été se montra comme pendant un vrai été avant de laisser place à l'automne, un soleil splendide, inflexible et inamovible, alors que tout esprit de vacances n'étaient plus à l'ordre du jour,  un pied de nez du ciel dont elle cherchait encore le sens.... 

   Elle cherchait du sens de partout sans doute qu'elle devait s'en remettre tout simplement au mystère sans chercher à comprendre le sens de tout et n'importe quoi et se laisser porter par les évènements en se remettant au Très Haut.






mardi 15 janvier 2019

2018 (2) - un printemps électrifié



   Pâques avait vraiment ressemblé à Pâques, la neige, tombée en abondance la veille, fondait à toute vitesse ce qui avait permis aux enfants de faire la chasse aux oeufs. Le soleil était réapparu. On aurait dit que tout allait éclore d'un coup. Les jours suivants - le mois d'avril tout entier en fait - avait disparu de sa mémoire ou presque. Elle se souvenait seulement qu'elle s'était rendue chez ses parents à 400 kilomètres de là pour les vacances des enfants. 
Normalement, elle ne venait jamais là-bas à cette période, préférant des excursions dans la région où elle vivait avant l'arrivée des hordes de touristes. Mais en ce printemps-là, elle avait besoin de se changer les idées. Elle se sentait prisonnière de points de fixation  dont elle n'arrivait pas se débarrasser malgré des analyses fines et des indices que le monde virtuel d'internet lui distribuait généreusement, souvent sans qu'elle le demande, ce qui l'amenait à penser que le Très-Haut agissait mais lui imposait des épreuves délicates.

   Début 2019, elle se souvenait seulement que les vacances s'étaient prolongées plus longtemps que prévu et que le dernier jour, elle avait, avec sa mère, son compagnon et ses enfants, fait un pique-nique dans un village ravissant niché dans une vallée mais le pique-nique avait fini prématurément à cause d'un orage. Cette période fut remarquable par le nombre d'orages qui s'y déclencha et le temps demeura dans l'incertitude des semaines et des semaine pendant ce printemps électrifié.



le lieu de pique-nique - St Gervazy (63)

   Après s'être réfugié dans leurs voitures et avoir roulé un peu au hasard, les promeneurs étaient arrivés dans un autre village, perché au dessus d'une large vallée, douce, aux larges horizons harmonieux, un paysage typique de cette région. 

Le haut du village était abondamment équipé de tout ce que la société française moderne réclamait : une école républicaine flambant neuve, une aire de jeu et un terrain de sport avec un parcours de santé. Il y avait aussi des tables de pique-nique. 

L'école portait le nom de celle qui avait permis de tuer les enfants à naître et le drapeau européen claquait fièrement au vent. L'école était vaste, spacieuse avec des grandes fenêtres et hormis le paysage riant très français, on aurait dit une école scandinave. Les loges avaient du y mettre le paquet ! 

   Comme l'orage s'était éloigné, un air tiède et doux avec jusque ce qu'il faut d'humidité lui fit le plus grand bien. Les enfants jouaient au basket avec leur père. Au fond, les choses pouvaient être très simples.


Augnat (63)

   Après le retour à la maison, le temps continua dans l'inattendu permanent comme dans un pays celtique. Le paysage était verdoyant, les sorties incertaines et rares. Vers la fin du mois de mai, l'ambiance celtique devint tropicale : les orages étaient de plus en plus violents. 

   L'un de ses fils scolarisé dans un lycée technologique devait faire de la danse contemporaine dans le cadre de ses cours d'éducation physique ce qu'il avait refusé. A une époque pas si lointaine, le corps enseignant savait qu'un adolescent raffole surtout de sports classiques comme la natation ou l'athétisme et surtout de sports collectifs plutôt virils pour les garçons, comme le football et le rugby, mais le mot "viril" était devenu un blasphème en 2018. Bien des gens consultés sur le réseau social était d'accord avec elle : la virilité naissante des adolescents était attaqué. 

   A cette époque-là, le pays qu'elle chérissait le plus, hormis le sien, basculait pour de bon dans la modernité, comme une citadelle  en granit massif s'écroulant soudainement et les écoles du pays allaient certainement abandonner leurs noms évoquant les saints et la Vierge Marie pour prendre des patronymes évoquant des gens qui croyaient que l'on pouvait usiner et contrôler la vie comme la production de voitures ou d'ordinateurs à l'image des écoles républicaines françaises. Nos loges pouvaient être fières car elles avaient été d'avant garde. 

   Elle avait beaucoup prié et avait même eu des visions. 

   Malgré les coupures intempestives du réseau internet du aux orages, c'est le virtuel qui lui apporta de nouvelles clés à l'énigme qui la poursuivait depuis des années et ce fut l'occasion de lui rappeler que c'était de vrais humains derrière l'écran qui lui envoyait des messages. Des gens avec des sentiments et des complexités. Le réseau social au nom ridicule lui avait servi à s'informer sur la marche du monde et de la logique à l'oeuvre, où l'attaque contre la virilité des jeunes garçons, qui faisait partie de l'agenda, était bien expliqué. Les liens immatériels qu'elle entretenait avec certaines personnes commençaient à évoluer ou a changer de nature. On tentait de franchir ou de contourner le mur. Pendant le Carême, un petit magazine en ligne avait publié un de ses écrits où elle expliquait que les réseaux sociaux avaient été crée dans un but sataniste mais que les anges s'y étaient immiscé subrepticement. Il fallait rester optimiste. Elle en eu des preuves patentes ce printemps-là juste avant que le réseau internet de son village tombe finalement en panne de façon durable à cause de la violence des orages. Les orages répétés avait eu raison du réseau internet de son village et de bien d'autres autour. Elle se senti comme hébétée par l'absence de ce monde à la fois parallèle et réel et les fantasmes de l'élite se heurtaient sur le mur du réel : le virtuel était animé par des vraies personnes et les sentiments que cela provoquaient, tout déstabilisant qu'ils étaient parfois, restaient humains, désespérément humains, trop en tout cas pour les égrégores de l'intelligence artificielle, des nomades déracinés et de l'homme augmenté.

   Une partie de juin ressembla à une colère indomptable. Le 2, un orage fit particulièrement peur à l'auteur de ces lignes, le 8, il provoqua un éboulement sur l'unique route qui la reliait à la ville, lieu où elle trouvait un moyen de connecter à internet, les éclairs tombaient sur tout ce qui dépassait, arbres, poteaux électriques, pitons rocheux, collines et montagnes. La grêle se fracassait sur ses fenêtres qui cependant ne cédèrent point. 





Les choses ne se calmèrent que début juillet pour le début de l'été et la connexion internet avait été enfin rétablie.


vendredi 11 janvier 2019

2018 - l'hiver et le "print'hiver"

   
  
   Elle ne se souvenait déjà que de quelques jours de l'année qui venait de finir mais les souvenirs de ces quelques jours étaient lancinants. 

   Janvier étant oublié, la première journée dont elle se souvenait était en février. L'année semblait commencer là et de façon fracassante par une journée qui était une conséquence d'événements survenus trois ans auparavant, l'une des années les plus noires de sa vie où la machine à broyer administrative était en cause. Toute pénible qu'elle fut, cette journée permis de tourner un peu la page.

   Passé ce jour-là,  le reste de l'année fut calme, sans anicroche sérieuse. Elle ressemblait même à songe. C'était une année plutôt marquée par la spiritualité et l'introspection plutôt que l'action, les choses avancèrent néanmoins doucement dans cette optique-là.

    Elle décida de faire le Carême pour la première fois de sa vie, il débuta le 14 février. Elle était constamment tenaillée par la faim mais tint bon. Elle se consacra beaucoup à la lecture de livres et d'articles sur internet. Le sujet du catholicisme revenait souvent.

   Du mois de mars, il ne lui restait plus que deux souvenirs qui revenaient en boucle dans sa tête, celle de deux excursions faites à deux bouts du monde, des petits hameaux semblant en périphérie du reste du monde. 

Elle appelait cette période de fin d'hiver le "print'hiver", cet étrange moment fin février-début mars, où ce n'est plus tout à fait l'hiver et pas encore le printemps, où souvent le temps est stable et même ensoleillé, mais où les gelées sont encore trop fortes la nuit pour que surviennent la floraison printanière, à l'exception des primevères qu'on pouvait parfois voir dangereusement se risquer à fleurir en janvier ou février à la faveur d'une période de douceur. 

Le premier lieu d'excursion étaient deux petits hameaux situés l'un à côté de l'autre. Ils étaient prêts de chez elle à vol d'oiseau mais le relief obligeait les voitures à faire un grand détour pour s'y rendre avec, pour finir, une route étroite et tortueuse qui montait progressivement au dessus d'une gorge. Certains passages étaient impressionnants à cause de l'absence au dessus du vide de barrières de sécurité et les virages offraient aucune visibilité. Par chance, c'était son conjoint qui avait pris le volant.

Les deux hameaux était situés dans un cirque de montagne bien au dessus de la vallée, un endroit qui ressemblait à un havre de paix. Au delà, il n y avait personne, aucune maison, aucun habitant sur plusieurs kilomètres. Elle était restée là toute une après-midi, à promener à droite et à gauche, à faire connaissance avec une jeune éleveuse de moutons et à contempler les deux petites églises situées sur des promontoires au dessus de chaque hameau sans pouvoir comme souvent y entrer ce qui était toujours frustrant.

En fait, il s'agissait il y a bien longtemps de deux paroisses et de deux communes ce qu'on avait du mal à croire vu la taille minuscules des hameaux mais des fermes isolées, situées plus haut, avait disparu comme dans beaucoup de zones montagneuses de la région et abritaient de grandes familles. Des enfants venaient à pied à l'école, des messes devaient se tenir tous les dimanches et fêtes et on descendait rarement dans la ville à une vingtaine de kilomètres de là et le plus souvent pour de grandes occasions. C'était la vie des petits villages de la région avant que des milliers d'habitants ne la quitte pour travailler beaucoup plus loin.

Quelques jours plus tard, elle fit ce rêve étrange : elle descendait la route venant des deux hameaux, c'était elle qui conduisait la peur au ventre et manquait de tomber dans les ravins à tous les virages car la route était glissante. Soudain, elle entendit l'hymne soviétique. C'était très fort et cela fini par l'agacer, et après avoir ouvert la vitre de sa portière, elle s'aperçu avec stupeur que cela ne venait pas de son auto-radio mais semblait être diffusé d'un endroit impossible à situer par un gigantesque haut parleur... 


Un hymne très beau d'ailleurs la Russie de Poutine a gardé cette musique pour le nouvel hymne russe

 A l'époque, l'un de ses deux fils, sans doute après des cours d'histoire, plaisantait avec un copain sur Staline et sa moustache. Et du coup, il avait téléchargé l'hymne soviétique sur son portable. Elle se cru avisée d'expliquer qui était ce personnage et avait craint que son fils soit séduit par une idéologie qu'elle trouvait séduisante mais mortifère. La "mode" cependant passa vite.

A l'époque de ce rêve étrange, elle fit une deuxième sortie en voiture : dans un autre hameau mais situé beaucoup plus loin, c'est un endroit qu'elle connaissait depuis maintenant une vingtaine d'années, où elle avait séjourné plusieurs fois et où elle s'était faite des amis.

C'était le 8 mars, la Journée de la Femme, et pour éviter internet, la télé et la radio qui ne manqueraient pas de rappeler à quel point la femme est toujours victime du patriarcat et du machisme,  elle avait décidé d'aller vers un autre bout du monde, un hameau situé aux confins des Hautes-Alpes et de la Drôme mais relié par une petite route plus aimable que la précédente. Mais là, la Journée de la Femme allait la rattraper.


L'hymne soviétique et la journée de la femme, un lien évident!


   Dans le hameau, elle avait trois amies femmes, toutes les trois célibataires. Quelque part dans la cinquantaine ou la soixantaine. Deux d'entre elles avaient eu la vie brisée à cause d'un "excès de liberté" - une vie de voyages, d'amour "libre" et de "spiritualité" - et la troisième au contraire, d'un "excès de contrainte" - elle avait été rendue prisonnière de parents étouffants -, trois femmes sans hommes, vouées à la solitude. Deux d'entre elles, vivant en "couple", ne reconnurent pas la visiteuse ou trouvèrent sa présence trop incongrue et la mirent à la porte alors qu'elle allait leur rendre visite, probablement à cause d'abus de cannabis et d'alcool. La troisième femme était noyée dans des problèmes sans fin, des états de panique permanent aggravés par le décès récent de son père dont l'autorité manquait sur cette femme qui n'était pas habituée à l'autonomie et était incapable de faire quelque chose de constructif avec sa liberté nouvelle, sa mère non plus... Des situations pitoyables auxquelles la visiteuse n'était d'aucun secours. 




Un lieu de solitude offrant des paysages superbes


   Déjà peu peuplé quand elle l'avait connu, le hameau n'en finissait plus de mourir sinon une ferme formée d'un couple avec deux jeunes enfants, le reste étant constitué de gens seuls ou de résidences secondaires. Depuis vingt ans, les plus vieux avaient quitté ce monde, et quelques gens jeunes étaient partis sans qu'ils soient remplacés... Tout cela lui avait laissé un sentiment de tristesse et dix mois plus tard, quand 2019 avait commencé, elle n'y était toujours pas retourné. Il faut dire qu'elle n'avait pas apprécié de se faire mettre à la porte. Elle disait parfois durement qu'elle n'était pas une assistante sociale et trouvait que bien des gens de sa génération était dans une errance mentale tragique.

  Le "print'hiver" laissa la place à un épisode hivernal. La neige tomba pour la St Patrick, l'une de ses fêtes préférées. Le vendredi saint fut sombre et pluvieux, et la neige retomba pour le samedi saint.






(à suivre)

lundi 7 janvier 2019

"Vieilles ganaches", "jeunes réactionnaires", les Gilets Jaunes et le retour du Roy



Les vieilles ganaches, encore plus vieilles ganaches que l'auteur de ces lignes, c'est dire si c'est désespéré, qui disent vouloir "sauver la République" dans le contexte de la révolte des Gilets Jaunes, devraient rester au chaud chez eux, d'autant plus qu'on est en hiver et on a vite fait d'attraper un refroidissement...  la République se porte très bien ! Quoique... Certes, la monarchie n'avait rien de parfait mais elle n'était pas libérale. Comme l'explique bien Marion Sigaut, le commerce des grains était très réglementé. 




La monarchie était probablement rongée par la décadence sinon Louis XVI n'aurait pas eu l'idée saugrenue de faire appel à Turgot, idée qu'il a payé très cher par la suite. 

Pierre Hillard a expliqué que l'aristocratie, restée néanmoins très catholique, pratiquait néanmoins le spiritisme... Une mode à la con de l'époque. Cela a été la même chose pour le Tsar et l'aristocratie russe à la veille de la Révolution d'Octobre. Les forces occultes ont profité de l'affaiblissement de vieilles monarchies européennes pour marquer des points et déclencher des révolutions sanglantes.




(à partir de 39')

 Fin 2018, dans une vidéo, Youssef Hindi a parlé d'un hypothétique "retour du roy", reste à savoir ce que cela impliquerait concrètement comme type de société. Il est irréaliste de penser qu'on va  retourner 250 ans en arrière, c'est une lapalissade de le dire mais il faut bien rassurer les vieilles ganaches... 




(à partir de 52'40'')

Louis de Bourbon qui a profité de la révolte des GJ pour adresser un message de soutien aux Français a l'air sympathique mais il vit hors de France et n'a pas forcément conscience de ce qui se passe, même si son honnêteté et de ses valeurs morales semblent l'animer, il évolue dans un milieu très protégé.... Donc on peut être un peu sceptique pour le moment le concernant, il est très clair qu'on ne sait toujours pas qui est ce "roi" pour le moment. Seul Dieu le sait.

Comme Brassens, on aurait envie de dire "quand on est con, on est con et que l'âge ne fait rien à l'affaire", cela est vrai mais on a l'impression que les vieilles badernes ont le cerveau cristallisé dans de vieilles idéologies mourantes.. A quelques heureuses exceptions près qui se reconnaîtront s'ils tombent sur ces lignes. Marion Sigaut en fait bien sûr partie !

Mais on est obligés de constater que ce sont des gens jeunes qui reprennent des idées "réactionnaires et obscurantistes" comme Youssef Hindi et d'autres, certains proposent le catholicisme traditionnel comme remède aux maux actuels... propos absolument blasphématoires pour les tenants de la République n'est-ce pas ?.... 
Reste que, le chemin sera long, le catholicisme officiel est à l'agonie, des mouettes ont envahi le Vatican, cela signifie que cet endroit est devenu un tas d'ordures et autour, parait-il, des vagabonds se sont installés, des vagabonds séduits par le discours du pape sur les sans abris. Mais ils demeurent à la rue et le manque d'hygiène attirent encore plus de mouettes. Il y a aussi les corbeaux, l'un d'eux en 2014 a attaqué une colombe que François venait de lâcher comme "symbole de la paix". Non, François, pour un catholique, la colombe est le symbole de l'Esprit Saint avant toute chose ! Et c'est pour ça que l'attaque du corbeau est symboliquement très grave... Et cela donne une idée de tout ce qu'on doit faire, ça va être très difficile mais pas impossible. 



Macron ne représente pas l'ancienne monarchie, c'est un roitelet mais le roitelet d'une France gouvernée de l'extérieur par la banque et le projet mondialiste.... Au fait, bonne année à tous

Et une chanson qui défie la main-mise des "vieilles ganaches" issues de mai 1968





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