dimanche 24 décembre 2017

Noël

Pour Noël voici quelques chants d'Irlande, d'Allemagne, de Russie, de France, de Norvège, de Provence, d'Auvergne, de Grèce et d'Italie. Qui que vous soyez qui tombez sur cet article, que ce Noël vous apporte la paix, la simplicité et la sérénité. Ne cédons pas aux sirènes consuméristes comme laïcistes 😇. 

Moïra Forest




















































lundi 18 décembre 2017

Féminisme et vaisselle







   "Un apres-midij'aidais maman à faire la vaisselle; elle lavait des assiettes, je les essuyais; par la fenetre, je voyais (...) d'autres cuisines ou des femmes frottaient des casseroles ou epluchaient des legumes. Chaque Jour, le dejeuner, le diner ; chaque jour la vaisselle· ces heures indéfiniment recommencées et qui ne mènent part: vivrais-je ainsi? "

Simone de Beauvoir - Mémoires d'une jeune fille rangée






« J’ai jamais pu encadrer les féministes… reprit Christiane alors qu’ils étaient à mi-pente. Ces salopes n’arrêtaient pas de parler de vaisselle et de partage des tâches ; elles étaient littéralement obsédées par la vaisselle. Pourtant, elles prononçaient quelques mots sur la cuisine ou les aspirateurs ; mais leur grand sujet de conversation, c’était la vaisselle. En quelques années, elles réussissaient à transformer les mecs de leur entourage en névrosés impuissants et grincheux. A partir de ce moment - c’était absolument systématique - elles commençaient à éprouver de la nostalgie pour la virilité. Au bout du compte elles plaquaient leurs mecs pour se faire sauter par des machos latins à la con. J’ai toujours été frappée par l’attirance des intellectuelles pour les voyous, les brutes ou les cons. Bref, elle s’en tapaient deux ou trois, parfois plus pour les très faisables, puis elles se faisaient faire un gosse et se mettaient à préparer des confitures maison avec les fiches cuisine Marie-Claire.  J’ai vu le même scénario se reproduire, des dizaines de fois…

- C’est du passé… » fit Bruno, conciliant. "


Michel Houellebecq - Les particules élémentaires





dimanche 10 décembre 2017

Enquête sur un régicide

Exécution du citoyen ordinaire Romanov ou bien quand même un régicide rituel ?








   Pourquoi nous faut-il élucider si l’exécution du dernier empereur russe et de sa famille était ou non une action sacralisée ?

   Il est difficile de s’expliquer l’hystérie mystérieuse de notre société libérale en réaction à la nouvelle que le Comité d’Enquête sur l’affaire du régicide, dans la nuit du 17 au 18 juin 1918, fait, entre autres, des recherches sur la vraisemblance du caractère rituel de ce crime.
   Il est encore plus effrayant que dès les premières minutes du débat s’y soient impliqués avec véhémence des représentants d’une des confessions traditionnelles de la Russie, le judaïsme : soi-disant, ils avaient sous les yeux une provocation antisémite. Il est plus probable que le malentendu fut provoqué par  ces mêmes journalistes libéraux qui mélangeaient (ou faisaient mine de mélanger) deux choses totalement différentes, le « meurtre rituel », c’est-à-dire un meurtre avec des motifs religieux, mystiques et l’utilisation de rituels ou d’une symbolique, et la « calomnie sanglante » , c’est-à-dire le mythe médiéval des rabbins égorgeant des enfants chrétiens pour la Pâques.  Les journalistes ont commencé à interpeller les rabbins avec la question délirante : « Est-il vrai que l’Eglise Orthodoxe Russe vous accuse d’avoir tué le tsar ? » Ce à quoi, bien entendu, les représentants de la communauté juive ne pouvaient pas réagir sans indignation. C’est un truc facile.
   En réalité, il existe des meurtres rituels sataniques et occultes, on en soupçonnait aussi des sectes russes du type des khlysti. Un psychopathe solitaire peut tout à fait s’inspirer d’idées pseudo-religieuses délirantes et accomplir lui aussi des meurtres rituels.
   
A la différence de la « calomnie sanglante » à laquelle même la propagande hitlérienne hésitait à recourir, les meurtres rituels, commis par des satanistes, des sectaires ou des occultistes s’avèrent, hélas, une composante de notre quotidien.  Le 19 novembre, est mort dans une prison américaine le sectaire et organisateur de meurtres rituels Charles Manson.  Et le clergé orthodoxe devient de temps en temps victime des maniaques satanistes : rappelons-nous le meurtre des moines d’Optina Poustin la nuit de Pâques 1993 ou le règlement de compte de la cathédrale de Ioujno-Sakhalinsk en février 2014.

   L’hypocrisie de nos « libres penseurs » est évidente : criant à un antisémitisme supposé, ils détournent les yeux de la société de faits évidents : parmi les soi-disant athées bolcheviques, il y avait plein d’occultistes, depuis le commissaire du peuple à l’éducation Lounatcharski jusqu’à l’un des principaux commanditaires du régicide, Sverdlov. Que le thème sectaire fut extrêmement fort chez les fondateurs du pouvoir soviétique, en témoignent et le culte de l’étoile rouge (que de plus, au début, on dessinait renversée) et l’étrange idée du Mausolée, qui s’explique moins par la vénération de Lénine mort que par l’espoir de le ranimer…
   
Tout le bolchevisme des premiers temps était empli d’une symbolique ténébreuse qui était loin d’être innocente, et dans les actions de ses leaders se faisait jour une haine non seulement politique mais métaphysique pour le tsar, le système tricentenaire précédent de la Russie et, bien sûr, l’Eglise.

   Dans les documents d’enquête sur la fusillade de la famille impériale beaucoup de témoignages réclament au minimum une étude approfondie :  les étranges graffitis laissés sur les murs, dont une partie semble absurde, et l’autre présente un sens, comme cette citation de Heine en allemand, laissée par un petit malin : «Belsatzar ward in selbiger Nacht / Von seinen Knechten umgebracht». « Balthazar fut tué cette nuit par ses serviteurs ». Balthazar était dans la Bible le nom du roi de Babylone, mais son nom fut déformé par l’auteur de l’inscription, à la place de Belsazer, il a écrit Belsatsar, pour obtenir l’écriture du titre de tsar.

   Cette seule inscription met fin aux spéculations mal intentionnées des apologètes néosoviétiques sur « l’exécution du citoyen ordinaire Romanov ». On a tué le tsar. Le tsar russe. La figure sacrée et la concentration de la gouvernance russe millénaire. 
« Personne ne va nier que l’empereur, même ayant abdiqué, n’est pas resté, sans aucun doute, une figure symbolique, sacrée. Le meurtre du tsar et de sa famille, qui mettait fin à l’existence de la dynastie trois fois séculaire des Romanov, haïe des révolutionnaires, fut une affaire tout à fait particulière, empreinte pour beaucoup d’un contenu rituel, symbolique » remarque l’évêque d’Iegorevsk Tikhon  (Chevkounov), secrétaire de la Commission Patriarcale pour l’étude des résultats de l’expertise des restes de la famille impériale. 

   C’est ici que se dissimule la cause de l’agitation bruyante de nos « libéraux ». Ce n’est pas la bonne réputation du peuple juif qu’ils défendent, rien ne rappelle la mythologie de la « calomnie sanglante » dans les circonstances du meurtre, même extérieures. Ils ne veulent pas qu’officiellement, à un niveau étatique, soit établi le fait que cette nuit là, dans la cave de la maison Ipatiev, fut tué le Tsar, et non le «citoyen», que les assassins voyaient le sens de leur action précisément dans le fait d’en finir avec la monarchie orthodoxe, en tant que point  de concentration de ces forces spirituelles qui, selon l’enseignement des pères, s’opposent au mal mondial sous toutes ses formes.

   La justice russe, sans conteste, est obligée d’examiner, dans le cadre des vérifications de l’enquête, toutes les versions de ce qui s’est passé.  Bien que nous n’ayons aucun doute particulier sur le fait que tous les bourreaux de la tragédie d’Ekaterinboug étaient conscients de commettre précisément un régicide. 
   Mais qui défendent et qui servent ceux qui essaient d’entraîner l’enquête sur une fausse piste, suscitent la haine religieuse, tentent de «baillônner » le débat par des criailleries sur le fait qu’enquêter sur le caractère rituel du meurtre, c’est de « l’antisémitisme » ? La question est bien sûr, intéressante.


Un article de Yégor Kholmogorov 


Merci à Laurence de m'avoir autorisé à publier ce texte. Voir ici https://chroniquesdepereslavl.blogspot.fr/2017/12/execution-du-citoyen-ordinaire-romanov.html?showComment=1512851209130#c1350611631243789734


Le message mystérieux trouvé dans la maison Ipatiev :









dimanche 3 décembre 2017

Eloïs et Morlocks



   Nous disposons, à présent, de suffisamment d’éléments pour être en mesure d’anticiper en partie ce monde d’après, tel que les innombrables « futurologues » de l’élite industrielle et financière mondiale ont déjà commencé à en élaborer le scénario. Il ne pourrait bien sûr s’agir, dans cette hypothèse libérale, que d’une société duale, assez semblable, au fond, à celle que H.G. Wells avait magistralement décrite, en 1895, dans La Machine à explorer le temps (les descendants des classes privilégiées – les Éloïs – étant alors censés occuper – l’action se situe en 802701 – toute la surface d’une terre redevenue verdoyante, tandis que ceux des classes populaires – les terrifiants Morlocks – ont été relégués dans les profondeurs des mondes souterrains). 

   C’est ainsi que les géants de la Silicon Valley – Google, Amazon, Facebook ou Apple – en sont déjà à réfléchir concrètement, depuis un certain nombre d’années, aux différentes possibilités de créer, un peu partout dans le monde, des territoires entièrement off-shore (que ces nouvelles zones à défendre du libéralisme post-démocratique prennent la forme de « micro-nations » ou même, comme l’imagine Patri Friedman, de « villes flottantes » situées dans les eaux internationales) à l’abri desquelles les Éloïs du futur pourraient se voir indéfiniment protégés de toute intervention étatique – notamment sur le plan fiscal – et libérés une fois pour toutes de toute responsabilité envers la nature et le reste du genre humain. Tout en bénéficiant par ailleurs (ce qui réjouira certainement Raphaël Liogier) de tous les privilèges à venir de l’ « homme augmenté », voire immortel, et des gadgets sans cesse renouvelés de la technologie siliconienne. 



   


   Quant au monde des Morlocks (autrement dit, celui de l’immense majorité des humains) – et bien que les idéologues siliconiens se montrent plutôt discrets sur cette question de l’avenir des losers – il ressemblera sans doute comme deux gouttes d’eau, si l’on suit jusqu’au bout cette logique libérale, à celui que No Border s’efforce déjà de mettre en place dans la zone expérimentale de Calais. Autrement dit, à un univers « multiculturel » – où l’ordre serait assuré, dans l’idéal, par des maffias venues du monde entier – et dans lequel la logique de l’ubérisation de la vie quotidienne aurait été poussée à son degré ultime. Les quelques entreprises indispensables à la survie quotidienne des populations de passage (ou provisoirement sédentarisées) se retrouvant dès lors entièrement libres d’investir aussi bien dans des activités relevant de l’économie marchande classique (restaurants, magasins d’alimentation, ateliers de réparation, lieux de loisirs, etc.) que dans celles qui étaient encore tenues jusqu’ici pour illégales, par exemple le trafic de drogue ou la prostitution. Cette zone expérimentale de Calais apparaît d’ailleurs si novatrice, d’un point de vue libéral, qu’on ne peut même plus exclure totalement, dans l’hypothèse où ce projet d’ubérisation intégrale de la vie se révélerait suffisamment prometteur, que certains gouvernements européens envisagent dès maintenant d’en étendre le principe – de préférence dans ces dernières zones rurales qui échappent encore partiellement à l’emprise du capitalisme global – sous le prétexte humanitaire tout trouvé de l’indispensable accueil de ces réfugiés du monde entier que les puissances occidentales savent désormais fabriquer en série grâce à leurs interventions militaires à répétition (mais il va de soi que tout autre prétexte idéologique ferait aussi bien l’affaire). 






   Bien entendu, les formes de vie concrètes de ces nouvelles zones franches du monde « post-démocratique » (puisque comme le rappelait encore il y a peu Peter Thiel, 1’un des principaux mécènes de ce vaste projet libertarien, « la liberté n’est pas compatible avec la démocratie ») devront nécessairement différer du tout au tout selon qu’il s’agira de territoires Éloïs ou de territoires Morlocks (les premiers relevant plutôt de l’imaginaire de Brazil et du Meilleur des mondes, les seconds de celui de Mad Max et de Blade Runner). Mais, sur le fond, il n’existe déjà plus aucune différence philosophique majeure entre la vision du monde futur des libertariens de la Silicon Valley et celle des libertariens de No Border (comme le confirme, entre autres, cette nouvelle idéologie « pirate » qui se développe à présent un peu par- tout dans la jeunesse des nouvelles classes moyennes du monde entier, que ce soit sous une forme de « gauche » ou sous une forme de « droite »). Et comme, de surcroît, il deviendra très vite indispensable – dans cette hypothèse (déjà anticipée par Christopher Lasch) d’une sécession généralisée des élites – de neutraliser de toutes les manières possibles les inévitables tensions et conflits qu’engendrera nécessairement la coexistence de deux univers aussi différents (songeons au type de sécurité qu’implique déjà la protection des « villes fermées » aux États-Unis) il faudra bien, tôt ou tard, que libertariens de droite et libertariens de gauche en viennent à associer leurs efforts afin de pouvoir exercer en commun le contrôle policier renforcé – qu’il soit à base de soft power ou de hard power – qu’exigera inéluctablement ce nouveau type de « société » duale et intégralement ubérisée. Telle est du moins – à lire les plus récents écrits de leur pléthorique domesticité intellectuelle – la façon dont les capitalistes les plus riches et les puissants de la planète, ceux de la Silicon Valley, envisagent à présent leur propre avenir, sur fond de crise montante du système économique et financier mondial et de destruction accélérée de l’environnement. Et, par ricochet, celui du reste de l’humanité. 


Jean-Claude Michéa - Notre ennemi le capital
Éditions Climats, 2017 (Note de la scolie p, p. 296-299)



Projet de villes flottantes des "maîtres du monde" 

https://jack35.wordpress.com/2014/04/14/micro-etats-villes-flottantes-le-projet-fou-des-nouveaux-maitres-du-monde-galerie/








mercredi 29 novembre 2017

qu’est-ce que c’est que la vie





 L’on s’étonne dans les 
quotidiens 
et il y a cent mille quotidiens
qui ne molvent que des 
balivernes 
et qui donnent [chaque] jour
à la conscience 
humaine 
sa prolifique platée 
de sottises, de cancans, 
de fausses nouvelles, 
on s’étonne que la vie 
aille aussi mal 
et qu’est-ce que c’est que la vie 
qu’est-ce que c’est que le mal 
dans la vie 
qu’est-ce que c’est que le 
mal de vivre, 
le mal de vivre dans la vie, 
et comment vivez-vous 
tous dans votre vie 
et qu’est-ce que vous y faites dans la vie 
et à quoi vous sert-elle la vie 
à quoi vous sert-il de vivre, 
et pourquoi vit-on ? »


Antonin Artaud - Cahiers d'Ivry, février 1947-mars 1948


dimanche 26 novembre 2017

Corps mystique et solidarité économique








Denis Fahey était un prêtre irlandais qui a imaginé une doctrine sociale qui ne soit ni du libéralisme ni du communisme, ces deux systèmes étant selon lui d'essence sataniste, notamment dans un ouvrage intitulé "The Mystical Body of Christ in the Modern World"



  "  Le Plan Divin demande une large diffusion de la propriété privée, pour faciliter l’approvisionnement en biens matériels des familles, une exigence pour la vie vertueuse de ses membres en tant que personnes humaines, et pour l’Union des propriétaires et des travailleurs en guildes ou en corporations, reflétant la solidarité du Corps Mystique dans une organisation économique. Autant de personnes que possible doivent pouvoir devenir propriétaires terriens.

   Le but de Satan est de concentrer la propriété dans les mains de quelques un, soit nominalement soit l’Etat, ou les manipulateurs monétaires. Il sait que, étant donné la nature faillible des hommes, cela va mener à la subordination des hommes à la production de biens matériels et au traitement de tous ceux qui n’ont pas de pouvoir comme de simples individus, non comme personnes. Dans ce but, il a favorisé le libéralisme ou l’individualisme et favorise désormais la réaction contre l’individualisme par le collectivisme et le communisme. Il y a plusieurs générations, un capitalisme débridé a servi à concentrer la richesse dans les mains d’une poignée de gens. Désormais, des promoteurs zélés du collectivisme et du communisme s’infiltrent dans toutes les organisations, y compris l’Eglise et ses ordres religieux et d’autres institutions. Le but de tout cela étant de détruire le sentiment religieux chez tout le monde et en particulier, chez les jeunes.

   Le plan divin pour l’ordre demande un système monétaire qui arrange et facilite la production et l’échange de biens matériels avec en ligne de mire la vie vertueuse des membres du Christ dans les familles heureuses. Des familles saintes et fortes sont soutenues et promues. Les lois et les conditions sociales devraient favoriser l’unité de la famille. L’art de la manipulation monétaire dans la hiérarchie des arts est inférieure aux arts industriels qui fournissent les besoins secondaires de l’homme, et à l’agriculture qui produit les besoin humain primordiaux, tous ces arts doivent être au service des membres du Christ dans les familles heureuses. L’art de l’agriculture doit être considéré comme le travail idéal pour soutenir la vie de famille.


    Au contraire, Satan cherche à créer un système monétaire, qui rend les personnes humaines subordonnées à la production de biens matériels et la production, la distribution et l’échange de biens matériels qui seront subordonnées à la fabrication de l’argent et la croissance du pouvoir dans les mains des financiers. Il est satisfait que l’argent soit employé comme instrument de l’élimination du Plan Divin et pour l’installation du naturalisme. L’argent et la vraie richesse sont séparées. Le désir de l’argent, qui est simplement un moyen d’échange, est illimité, alors que le désir de propriété et de biens matériels doivent engendrer une vie de famille forte, est limité par nature. Les manipulateurs d’argent veulent de l’argent qui doivent changer de mains dans une fréquence de plus en plus grande, pour en accroître leur montant. Le résultat est qu'une culture du consumérisme s'ensuit et le rythme de la société s’intensifie constamment pour satisfaire ce but. L’usure est encouragée et la dette est promue comme moyen d’accumuler des biens de consommation. L’ordre moral est attaqué pour affaiblir la prospérité et le bonheur temporel. Satan hait la race humaine et par conséquent, il élargit la route qui contribue à la culture de mort. Par le biais de contraceptifs disponibles, il encourage la fornication et, ayant mis sur un piédestal la santé et le luxe comme les biens les plus désirables, il nourrit la tromperie illusoire parmi les couples mariés que d’avoir moins d’enfants amène une plus grande prospérité matérielle, et par conséquent, paix et bonheur. Etant Un meurtre à la base, Satan se délecte dans l’actuelle culture de l’avortement et de l’euthanasie. (Denis Fahey n’aura pas imaginé une notion aussi perverse que des
 « mariages » sodomites)."  


Cette traduction par mes soins est un extrait de l'article suivant : http://catholicism.org/catholic-world-of-fahey.html



samedi 18 novembre 2017

Le chemin de Damas et ses conditions modernes

Le Chemin de Damas
et ses conditions modernes 


La conversion de Paul par Le Caravage


« La vérité est que les Français d’hérédité catholique, que les désaffectés du catholicisme qui se croient le plus loin de la croyance de leurs ancêtres, ne sont séparés de celui-ci que par un mince rideau, qu’ils prennent pour un mur blindé…
Ce mince rideau, qui sépare de la foi les hommes de tempérament catholique, n’a jamais été plus flottant qu’à notre époque, où d’une part, la surabondance des notions, la suractivité intellectuelle provoquent et nécessitent des crises du sensible, – où d’autre part la cause de la Religion et celle de la Race apparaissent comme inséparables.
C’est pourquoi le chemin de Damas n’a jamais été plus fréquenté, plus carrossable. Je prévois que beaucoup de nos contemporains s’y engageront en automobile. Le goût effréné de la vitesse s’appliquera même à la conversion. »

Léon Daudet, Le chemin de Damas, 12 avril 1903

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   « La plupart des gens désirant se convertir au catholicisme, font cette démarche par rejet de la société moderne, ils ne vont naturellement pas être séduits par l'Eglise conciliaire qui est, en exagérant un peu, une excroissance du cosmopolitisme mondial (…) Faut bien comprendre que pour beaucoup d'entre nous souhaitant recevoir le baptême, venons de milieux anticléricaux, anti catholiques, de gauche... Et avons été " dressés" à détester les catholiques et à moquer leur austérité apparente. Les personnes sur le chemin de la Vérité, iront directement chez des traditionalistes, c'est à ce moment qu'arrive la confrontation entre la provenance sociale du pré-néophyte et le "milieu tradi (…) En résumé, les communautés de catholiques traditionalistes, devraient, selon moi, être aux petits soins des nouveaux venus, ils sont très loin de s'imaginer le chemin extraordinaire qu'empruntent ceux qui désirent devenir catholiques. Ils ne se rendent pas compte, et c'est normal, que des types comme moi, nés et élevés dans une banlieue française sordide, dans une famille de gauche anticatholique, ayant écouté du rap, éduqués dans les écoles laboratoires de la république, ayant voulu émigrer vers les Etats-Unis par haine de la France...etc, ne sont pas prédestinés à retourner vers le Christ. Nous venons du bas et devons monter la pente. »

Témoignage trouvé sur Facebook le 31/10/2017

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« Arrivé aux sanctuaires par un matin glacial de février 1984, je dus la laisser aux piscines et lui donner rendez-vous devant la Vierge de la Grotte. Pendant ce temps je cherchai un endroit abrité du froid et je trouvai la Crypte où débutait une Messe de semaine avec une dizaine de fidèles. C'était ma première Messe, et je m'assis au fond de la chapelle, attentif tout de même. A un moment, le prêtre se leva et lut : "Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira". Ce fut un choc pour moi, car c'était une phrase du rituel de l'initiation au grade d'Apprenti, souvent répété en Loge. Et j'appris ainsi que c'était Jésus qui avait prononcé le premier ces paroles ! Ensuite, dans le silence qui suivit, moi qui m'étais moqué des locutions de Jeanne d'Arc, j'entendis une voix douce me dire:"C'est bien, tu demandes la guérison de Claude, mais qu'as-tu à offrir?" Là, je fus bouleversé et je ne vis que moi à offrir. Si bien qu'après la fin de la Messe je rejoignis rapidement le prêtre dans la sacristie et après lui avoir avoué mon appartenance maçonnique, je lui demandai de me baptiser. Mais, il me renvoya vers mon diocèse. Je rejoignis Claude à la Grotte : elle était transie et se demandait où j'étais passé. Elle n'était pas guérie, mais, cependant, je la harcelais de question sur la religion.Trois mois plus tard, je fus baptisé et Claude, guérie, m'accompagnait au baptistère. Ma conversion et sa guérison étaient bien liées. »
Maurice Caillet, ancien franc-maçon

   J’en ignore le nombre mais j’ai eu l’occasion d’en rencontrer virtuellement cet automne d’où l’idée de ce texte : les nouveaux convertis - à l’image de Saint Paul passé du pharisianisme au christianisme qu’il combattait jusque là - lorsqu’ils passent de l’autre côté du miroir, comme ce sont des personnalités entières et passionnées, ils vont au bout des choses. Ils se tournent généralement vers l’église catholique (je parle du Catholicisme, c’est ce que je connais le mieux et elle est particulièrement honnie tout de même) mais pas l’église catho gentillette qui fait des happenings dansants en entonnant des chants gospel en tapant des mains dans les églises pour bien montrer qu’ils sont ouverts à tout. Non, les « nouveaux Paul » eux, se tournent vers le Catholicisme traditionnel, celui à chapelets, à curé en cols romains, à rogations et attaché à la messe en latin. 

Et pourquoi donc, sinon peut-être par esprit de provocation ?

C’est là que les « conditions modernes » interviennent : internet.

Cette invention, probablement destinée à abrutir les masses à coup de sites de scandales, de consommation en ligne, de ragots et de pornographie a accompli en partie sa mission. Sauf que, panique générale chez nos prescripteurs d’opinion : internet sert aussi à diffuser des informations et des informations que nos « grands médias » ne diffusent pas et nos Paul de Tarse modernes ont décortiqué, recoupé, mis en perspective toutes les informations, un procédé décuplé lorsque on peut lire dans plusieurs langues, en particulier l’anglais, la langue de « l’Empire ». D’ailleurs, à la Pentecôte,  lorsque Dieu envoie l’Esprit Saint aux apôtres, ceux-ci se retrouvent également polyglottes…

   Certains, d’une grande curiosité, lisent aussi des livres sur la question car selon eux, une certitude s’impose : il y a depuis longtemps un complot contre la chrétienté et que l’on a éloigné les gens de ses valeurs pour leur faire accepter le grand désordre moral, sexuel et économique que nous connaissons actuellement. La déliquescence morale et le relativisme des prélats tombaient aussi à pic! 
  
 Car en plus, les nouveaux convertis ne se contentent pas d’égrener le chapelet ou de déplorer l’avortement, ils se renseignent sur le fonctionnement de l’économie et réalisent que tout est fait pour que l’on s’endette de plus en plus et qu’une poignée de gens possède une très grosse proportion du magot. Et ça, si des bons économistes non croyants comme Bernard Maris l’ont compris, des catholiques l’ont compris aussi.. C’est le cas de Pierre Jovanovic par exemple, un journaliste spécialisé dans la finance. Ca a été aussi le cas d’un révérend catholique irlandais, Denis Fahey (1883/1954) que j’ai découvert il y a peu et qui a imaginé un modèle social basé sur le catholicisme différent du libéralisme comme du communisme. On pourrait citer aussi Alexandre Douguine, orthodoxe, qui a théorisé une « quatrième économie politique » qui fait la synthèse entre conservatisme et socialisme.

Et la souplesse d’esprit de ces nouveaux convertis fait qu’ils passent aussi par des penseurs de gauche comme Jean-Claude Michéa par exemple pour essayer de trouver la vérité, et qui aboutit, avec un prisme a-religieux, au même constat. 

C’est ainsi qu’un jour, ils tombent de leur cheval : si les super riches n’aiment pas le catholicisme, c’est qu’il doit y avoir quelque intérêt à voir de plus près ce que cette religion apporte comme message au delà de l’Inquisition, les Croisades et le train de vie scandaleux de certains ecclésiastiques.

Certains font un virage à 180° et passent du communisme - parfois la tendance la plus fidèle à la grande époque des régimes que « les pays du Bien », les Etats-Unis en tête, ont utilisé comme épouvantails aux peuples pour qu’ils se tiennent tranquilles pendant des décennies - au catholicisme, ou imaginent une combinaison entre les deux… 

Au fond, on change simplement de religion et le marxisme-léninisme étant très iconique, cette idéologie fait l’objet pour certains d’une vraie dévotion avec ses figures tel que Lénine, Marx, Engels… comme autant d’icônes…

« l’athéisme est une idéologie impossible. Rien ne vient de rien. Cela clos le débat. Je ne vois l’athéisme ni comme progressiste ni comme nécessaire pour la construction du socialisme. » 

Pourtant l’athéisme est l’un des piliers du marxisme-léninisme mais certains ont du comprendre avec justesse que le christianisme c’est également la défense du pauvre, du faible, des valeurs de partage avec en plus, une dimension transcendantale. Et les nouveaux convertis le comprennent bien mieux que bien des « catholiques » bien installés avec leurs certitudes dans leurs manoirs, leur patrimoine familial conséquents qui ont fait énormément de mal à la foi chrétienne en Occident.

Mais, si nous sommes bien éloignés d’une époque où des moines en robe de bure, parcourait les routes européennes un livre enluminé à la main, de nos jours, sous des oripeaux technocratiques, équipé d’un smartphone, d’un ordinateur et empruntant les lignes aériennes, on peut être mus par un désir de transmettre la vérité évangélique et d’avoir soif de vérité. D’autres, moins dotés en moyens technologiques et matériels, vont néanmoins trouver des moyens plus modeste d’agir, en premier lieu de tourner le dos à la consommation effrénée et aux injonctions médiatiques qui rendent hystérique, névrosé et ignorant. L’important est de suivre le logos.

En lisant ces lignes, certains vont craindre que nos nouveaux convertis soient des opportunistes, des gens irrationnels aux passions violentes, qui changeront à nouveau d’avis dans quelques mois ou quelques années, mais il est néanmoins troublant de constater que dans les milliards de kilomètres des circuits électroniques,  au coeur de ce web  conçu et promu par des transhumanistes et des globalistes, des anges facétieux se soient glissés dans les circuits et qui peut rappeler cette belette, petit animal facétieux, qui a enrayé le fonctionnement du grand collisionneur de hadrons en avril 2016…



dimanche 29 octobre 2017

Né en 1944

Bruxelles en 1944


Je me souviens, je me souviens. Je suis né en avril 1944 dans Bruxelles occupée, sous les signes de la Gestapo et des bombardement américains qui s’amusaient à détruire les usines tout en épargnant les casernes. Nonobstant la vie des siens, à cette époque, mon père, officier dans la marine marchande belge, travaillait pour les Anglais en tant qu’agent double. Une sale guerre. Il fut d’ailleurs décoré en 1946 des mains du Maréchal Montgomery au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. La Belgique ne savait pas, elle l’avait pris pour un collabo. J’ai donc connu l’après-guerre, ma famille ruinée, la misère. Puis, petit à petit, l’espoir revint. Dans les années 50, on parlait d’Europe, de Marché Commun, et l’optimisme revenait. C’est l’époque où mes grandes soeurs et moi chantions beaucoup de chants en canon, dont cette « Ode à la joie » aujourd’hui dévoyée. Les voisins se mettaient aux fenêtres pour mieux nous écouter. Je me souviens. Je me souviens du sourire de mon père, je me souviens de notre naïveté. Cette Europe, Dieu sait que nous l’avons rêvée, encore et encore. Cette fraternité, cette confiance. Las ! Aujourd’hui, je suis vieux et, le recul et l’expérience aidant, les connaissances de l’Histoire, aussi, je me dis que l’Allemagne a gagné la guerre. Sans les Panzers, sur tous les fronts, de l’Est comme de l’Ouest, elle dirige d’une main de fer avec une morgue et un cynisme rares. Les peuples plient à nouveau. Il est curieux de constater à quel point les peuples sont oublieux, et pourtant ils sentent bien que cette Europe n’est pas faite pour leur bonheur. Mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour avoir sa saucisse et sa bière quotidiennes…





 L’Histoire recommence, et peut-être que pour se libérer de cette insupportable mainmise teutonne sur l’Europe, il faudra à nouveau la force. Je ne compte pas sur les « Black Blocks » et consorts, ils sont bien souvent manipulés, cf les « années de plomb » en Italie. J’ignore d’où viendra l’étincelle, mais je sais qu’elle viendra. Cet « hymne européen, cette « Ode à la joie », finale de la 9e symphonie de Beethoven, était à l’origine une « Ode à la liberté ». De « Ô Freiheit" à « Ô Freude ». Censurée. Déjà. Trop dangereux… Aujourd’hui, je vomis. Je vomis cette Europe des possédants. Je vomis cette « Ode à la joie. Je vomis l’Allemagne. Je vomis les Anglo-Saxons sans qui l’Allemagne ne serait devenue cette ogresse boulimique que l’on connaît à présent. Je vomis mais j’espère. Encore et encore. Je me souviens, je me souviens……….


Témoignage trouvé sur Facebook


mercredi 25 octobre 2017

Monde terrien et monde maritime




- Est-ce le Brexit que vous aviez en tête lorsque vous avez discuté de l’isolement de la Grande-Bretagne dans votre livre « Fondamentaux de géopolitique » ?

- Pas exactement. Je considère la Grande-Bretagne comme la Puissance Maritime et le matrice de la modernité et du libéralisme. L’Europe continentale - germano-celtique et greco-romaine - est opposée   à la Puissance Maritime, elle est la Puissance Terrienne. Ici, je partage complètement les analyses de Carl Schmitt. De plus, je considère l’Irlande comme une partie de l’Europe faisant partie de la tradition et non de la modernité. Ainsi, l’histoire de l’Irlande est celle du calvaire de la tradition qui souffre du génocide de la part de la modernité anglo-protestante.




Mais d’un autre côté, l’Union Européenne actuelle n’est pas basée sur la Tradition. C’est quasiment l’opposé. Elle est basée sur l’ultra-libéralisme et sur le mondialisme c’est à dire la société post-moderne liquide (Z.Bauman), donc l’UE actuelle est la pire chose qui soit. Que la Grande-Bretagne quitte l’UE est une bonne chose pour deux raisons : 1. La Grande-Bretagne se libère elle-même de l’Euro-globalisme (qui est une bonne chose pour l’identité britannique quelqu’elle soit) 2. Cela libère l’Europe de sa pression libérale-financière, aussi bien que de l’outil américain donnant à Europa une chance de retourner à sa propre identité continentale (anti-libérale). Je ne surestime pas cette chance et je suis d’accord pour dire qu’elle est relativement petite, mais néanmoins, c’est une chance.

Alexandre Douguine  (courte entrevue avec le chercheur irlandais en géopolitique russe C.Maloney)

https://www.geopolitica.ru/en/article/eurasian-laugh





Et voici des propos qui corroborent totalement l'analyse d'Alexandre Douguine :

Alors, à quoi est dû ce sentiment largement partagé qui évoque les blocages de la France ?
Ce qui est vrai, c’est que la France modifie assez peu ses lois. Pour une mauvaise raison d’ailleurs, car nous avons de la peine à admettre les changements homéopathiques. Et pour une autre raison : les nations maritimes valorisent le changement, les nations rurales valorisent la permanence.

La France borde pourtant plusieurs mers. Elle aurait pu être une nation maritime ?
Elle a essayé de le faire à huit reprises, comme je l’aborde dans mon dernier livre. Mais la France a choisi d’être une nation rurale car elle possède des terres et une agriculture très riches.

Jacques Attali (source ici : https://www.24heures.ch/economie/suisse-doit-penser-hotel/story/20952391)

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