A l’heure où les mouvements nationalistes luttent contre “l’islamisation” et que les laïcards redoutent éternellement une contre-offensive catholique, une nouvelle religion s’installe subrepticement dans le paysage spirituel français et occidental. Son implantation est très importante si ce n’est envahissante en Haute-Provence, comme il a été expliqué dans les articles précédents, cette implantation tire son origine de la présence de communautés importantes comme le Mandarom et à des figures historiques comme Alexandra David-Neel. L’héliotropisme, la tranquillité des lieux et la possibilité d’acheter des propriétés pour une bouchée de pain dans les années 1960/70 sont d’autres raisons. Mais cette spiritualité s’est développée absolument partout en France et plus largement en Occident.
Il y a plusieurs années de cela, en 2005 ou 2006, en revenant d’une excursion, je me suis arrêté tout à fait par hasard au salon du Mieux Vivre dans la localité des Mées, située dans la vallée de la Durance. J’ai découvert tout un univers que j’ignorais alors où l’astrologie et la chiromancie côtoyait la numérologie et le magnétisme. Tout un univers à la Harry Potter. Il y avait aussi des vendeurs de nourriture biologique mais à l’époque, je n’aurais pas eu l’idée de faire le rapprochement entre ce type d’agriculture et toutes ces croyances magiques. En tout cas, tout cela ne m’a pas inspiré du tout sans que je sache pourquoi. J’étais même mal à l’aise et ai demandé à mon compagnon de quitter les lieux. A l’époque, j’étais, non pas athée, mais détachée de tout questionnement métaphysique.
La présence du père Guy Gilbert est sans doute en lien avec la pénétration du culte de la "terre-mère" au sein du Vatican...
Dans ce salon, il devait y avoir des représentants de tout ce compte la région de mouvements spirituels et d’organisations descendantes des communautés hippies des années 70. L’une des plus connues du coin est la communauté d’Eourres, un village ou plutôt un nid d’aigle perché dans les Hautes-Alpes mais à la limite des Alpes-de-Haute-Provence et de la Drôme.L’endroit (je m’y suis rendue deux fois) est superbe et a fait l’objet d’un roman de Pierre Magnan, “Laure du bout du monde”, qui lui retrace le destin d’une petite fille dans un village alors traditionnel et aux conditions de vie difficile. On perçoit que le changement pointe le bout de son nez alors que le village se meurt... Le changement, ce sera l’installation d’une communauté de citadins idéalistes qui, il faut bien le dire, ont sauvé ce village voué à l’abandon. Alors que bien des communautés hippies et alternatives essuieront des échecs, celle-ci réussira à passer le temps. Sur le site officiel du village, on apprend que l’on y organise des actions tout azimut, politique, spirituelle, culturelle, agricole et éducative. On y fait de l’agriculture biologique et biodynamique, il y a une maison d’édition (les éditions Yves Michel), un festival de musique, une école Steiner, des cours de yoga et une artiste férue d’astrologie s’y est installée. C’est d’ailleurs par le site de cette personne que j’ai retrouvé des liens concernant le salon du Mieux Vivre. A lui seul, Eourres est un bon concentré de toute cette mouvance qui veut vivre simplement à la campagne mais sans aucun rapport avec le paradigme des paysans d’autrefois, catholique et conservateur. Les gens d’Eourres ont beaucoup d’échange avec la communauté Longo Maï qui se trouve près de Forcalquier. Cette dernière a une identité plus politique, sa radio associative diffuse de la musique du monde et le ton est résolument libertaire et “gauchiste”, on y défend les migrants et le mouvement LGBT. Ces deux communautés à elles seules synthétisent bien l’idéal qui est né en France à la faveur de mai 1968. Il y a un “retour à la terre” mais pas un “retour au passé” et parler de “vie traditionnelle” en parlant de ce type de communauté n’a aucun sens. Mes modestes recherches m’ont amené à conclure que il y a un lien réel entre cette mouvance spirituelle et philosophique et le mondialisme...
Au départ était le mouvement théosophique (voir la 2ème partie de ma série d’articles) avec ses figures les plus connues, Héléna Blavatsky, James Olcott et Annie Besant, un milieu franc-maçon et occultiste. Pour la petite histoire, ces gens prophétisaient le “retour du Christ” mais de quel christ ? Blavatsky avait crée une revue appelée sans ambiguité “Lucifer”.
L’héritage théosophique (qui engendrera une “dissidence” appelée anthroposophie et dont il sera question dans un autre article), sera repris par Alice Bailey, cette britannique (1880/1949) est considérée comme la “mère” du New Age. A partir de 1919, elle prétendra être entrée par messages télépathique avec un mystérieux maître tibétain, Djwal khul. Comme chacun sait, les ingrédients bouddhistes, et plus précisément empruntés au bouddhisme tibétain regorgent dans le mouvement New Age. Bailey a aussi rencontré des maîtres spirituels en Inde. Elle fonde aussi la “Lucis Trust” (lire ce lien, il est très instructif) qui est au départ une maison d’édition du doux nom de “Lucifer Publishing Company” mais qui est aujourd’hui une organisation qui a ses quartiers au sein de l’ONU. La raison ? La théosophie prône l’instauration d’une religion mondiale ce qui cadre évidemment avec le projet sataniste du Nouvel Ordre Mondial... Il n y a pas de système politique sans système religieux qui va avec et sa caste sacerdotale... je dis cela pour les naïfs qui croient qu’une société peut être a-religieuse comme la France...
Les idées de Bailey vont ressurgir fort opportunément en 1962 (également l’année où s’ouvre le Concile Vatican II qui va rendre l’Eglise catholique compatible avec le projet de religion mondiale) avec la création du Esalen Institute, un véritable “laboratoire” des nouvelles spiritualités qui foisonnent de nos jours installé en Californie qui est décidément un lieu d’où sont issus bien des mouvements progressistes qui se sont répandu dans le monde. Ses fondateurs, Michael Murphy et Dick Price, ont tous les deux suivi des études de psychologie à Stanford. Price a même eu une expérience dans le domaine en tant que patient. Esalen propose une large variété de stages, d’ateliers et de séjours thématiques sur des thèmes divers tel que la méditation de pleine conscience, le yoga, le taï-Shi, la théorie intégrale, des études religieuses... Mais aussi la permaculture et l’écologie. Où l’on voit qu’un lieu comme Eourres reprend à son compte des idées développés dans cet endroit !
Plus surprenant, l’institut Esalen a organisé des rencontres entre Américains et Soviétiques en pleine Guerre Froide et il aurait même arrangé une rencontre entre Eltsine et Bush Sr... Etonnant tout de même où quand les “nouvelles spiritualités” rejoignent la géopolitique... Je n’ai pas trouvé grand chose là dessus mais il y avait-il une volonté de propager la “religion mondiale” au delà du Rideau de Fer ? Comme je le développerai dans un autre article, les “nouvelles spiritualités” accompagnent l’instauration du libéralisme et du capitalisme sauvage, le cas russe est ici éclairant mais le fait est que pour le moment, cela n’a pas marché et ce sont les religions traditionnelles qui jusqu’ici prospèrent dans l’ex-URSS. A mon avis, c’est même l’une des raisons de la haine irrationnelle envers la Russie propagée par les médias occidentaux...
Plus inquiétant (mais je ne suis pas sûre de ma source), Esalen aurait été financé par le Tavistock Institute, un mystérieux organisme qui aurait été crée dans le but de manipuler les opinions. Basé à Londres, son “prophète” serait Sigmund Freud et sa toile d’araignée sur des institutions comme Esalen mais aussi l’université de Stanford où ont étudié les fondateurs d’Esalen... Les véritables fondateurs auraient été la famille royale d’Angleterre et les Rothschild selon l’auteur américain John Coleman qui a écrit un ouvrage sur le sujet.
Il faut rester prudent, je ne suis ni journaliste ni essayiste et je peux faire des erreurs ou propager par erreur des “fake news” mais le fait est que, concrètement, les dommages dus à cette nébuleuse New Age, de la contre culture et des “nouvelles spiritualités” sont réels, il suffit de regarder autour de soi et d’analyser...
(à Suivre)