vendredi 5 octobre 2018

Le monde moderne, un monde de superstition ? (1ère partie)




Et si l’occultisme faisait bon ménage avec le capitalisme financier ? Et si au fond nos sociétés, décrétées “sécularisées” et technocratiques étaient au final indéniablement religieuses, ou plutôt obscurantistes ?
Il y a environ six ans, une amie m’a annoncé que dans mes vies antérieures, j’avais fini au bucher en tant que cathare et que j’avais été également un guerrier celte. Je suis restée médusée sur le coup, et, après une bonne nuit, je me suis réveillée en me disant que tout cela était un tissu d’absurdités et d’ailleurs, ce n’était pas plus mal car de telles vies antérieures auraient été révélateurs d’un mauvais karma, finir sur un bucher n’était pas une fin des plus paisibles et il était rares pour les guerriers celtes de finir leurs jours dans un lit. Il aurait fallu que me pose de sérieuses questions sur la fin de ma vie actuelle ! Quelques temps auparavant, l’amie avait fait faire à mon compagnon une cérémonie étrange : disposer une pomme et des bougies sur un tissu “pour faire venir les anges”. C’était une amie à elle - ou plutôt son gourou, ancienne témoin de Jéhovah, devenue maître réiki, qui lui avait soufflé l’idée. J’avais répondu que les anges riaient bien, ils ne venaient pas à nous parce qu’on leur demandait mais ils obéissaient aux ordres de Dieu. Je ne réalisais pas que je réagissais en tant que catholique et elle en tant qu’occultiste new age. Mais je n'avais pas compris que ces anges étaient en fait des démons. Quelques années plus tard, j’ai réalisé que mon univers spirituel est profondément marqué par le catholicisme mais je ne suis pas sûre, à l’heure où j’écris cet article que l’amie que je n’ai pas vu depuis longtemps ait réalisé elle, qu’elle est occultiste car sur son mur Facebook, elle publie régulièrement des citations (qui sont en fait autant de sophisme) issues des nombreuses pages consacrés aux “nouvelles spiritualités telle que celle-ci. Un occultisme qui n’est pas la version la plus inquiétante et la plus sataniste - et cette ancienne amie est d’ailleurs une bonne personne -, mais c’est un occultisme du quotidien qui est pratiqué par une foule de gens qui partagent des citations de "pensée positive" sur les réseaux sociaux et font des stages de méditation de pleine conscience, de reiki et de yoga. J’ai eu aussi une séance de reiki où j’ai bien senti un “quelque chose” sortir de ma jambe gauche, de la mauvaise énergie parait-il. L’amie m’a montré des conférences sur internet où des gens, généralement originaires de pays anglo-saxons expliquaient la “sagesse” aux gens. Sur le coup j’ai été séduite mais au bout de quelques vidéos, j’avais l’impression que ces gens répétaient les mêmes arguments et qu’il manquait “quelque chose” malgré l’aspect souvent séduisant, caressant et rassurant de ces messages.




A cette époque, j’ai eu aussi rencontré une autre femme qui me recommandait des guérisseurs pour soigner mon fils autiste et m’a offert une infusion ayurvédique que j'ai eu du mal à finir. La diététique est aussi une obsession des new agers. La santé et le sport également. Une génération issue du il est interdit d’interdire, qui soutient le lobby LGBT et ses parades dans les rues, qui ne supportent pas qu’on “juge” les déviants mais qui s’impose une discipline de vie drastique où l’alcool, le tabac mais aussi le gras, le sucré, le salé, les laitages et la viande sont diabolisés donnant à cette religiosité une ritualisation de la nourriture, une notion de pur et d’impur, des interdits pourtant supprimés par le christianisme. J’ai mis du temps à comprendre cette contradiction apparente.
A cette époque (cela fait environ six/huit ans), je n’ai pas plus fait attention à ce qui semblait pour moi être juste des modes et rien que des modes. Plus tard, étant plus connectée aux réseaux sociaux et aux informations alternatives, je me suis trouvée à une époque, inondée de citations et autres “paroles des sagesse”, d’abord séduite, j’ai fini par être agacée par le manque de sens véritables à ces “paroles positives” dont beaucoup auraient été dites par le Dalaï-Lama mais on y reviendra... Je constatais aussi autour de moi, l’offre croissante de stages de méditations ou de pratiques orientales, taï-shi, Qi Gong, massages tantriques, aussi nombreuses sur internet que sur des affiches dans la rue mais aussi dans les locaux de services publics tel que la médiathèque intercommunale de ma ville. Il est clair que cela s’adresse à la classe moyenne car les tarifs sont rédhibitoires pour les ouvriers et les chômeurs, en attendant une prière prononcée dans une église ou chez soi ne coûte rien...
Tout d’abord, j’ai pensé à une obsession pour l’exotisme : pour montrer que l’on est open, on s’intéresse aux religions d’ailleurs car j’ai remarqué que les candidats aux spiritualités alternatives sont de la classe moyenne et de sensibilité politique de gauche, donc généralement pro-immigration et fascinés par les communautés immigrées.
Mais je remarquais aussi que ces personnes sont mal dans leur peau, irritables et peu enclins à accepter des opinions contraires aux leurs. Je trouvais que les injonctions de ces nouvelles spiritualités demandaient non pas quelque chose de difficile et d’exigeant comme c’est le cas dans le catholicisme mais quelque chose d’impossible : sourire tout le temps et voir constamment la vie comme positive. Il y a aussi un constant appel à voir sa vérité et non pas la vérité, mais je n’en étais pas encore là. Il me manquait des connaissances théologiques.




Etant à cette époque intéressée de plus en plus par le catholicisme, j’ai été déçue par sa fadeur, son relativisme et le chaos régnant à la messe “conciliaire”. J’ai donc vu l’explosion de l’occultisme et des nouvelles spiritualités comme une réaction au vide du nouveau catholicisme. Les gens, déchristianisés, se tournaient vers ces spiritualités alternatives pour combler leur envie (qui fait partie de la nature humaine) de spiritualité et dépassement de soi.
Il y a sans doute du vrai dans cette analyse mais je m’aperçu bien plus tard que le lancement de ces nouvelles spiritualités ont été contemporaines de Vatican II, le Concile qui allait vider les églises : dans les années 1960. Ce n’était sans doute pas un hasard.
En attendant, malgré ma déception quant au catholicisme, j’étais de plus en plus attirée par la figure du Christ et parallèlement, de plus en plus agacée par les nouvelles spiritualités lorsque je réalisais vraiment leur mièvrerie et leur vide de sens et je ne comprenais pas pourquoi le catholicisme, cette religion médiocre, fade, corrompue et infestée de pédophiles m’attirait.
A partir de 2013, plusieurs événements dans l’actualité et dans ma vie m’éloigna définitivement de la gauche et par le fait, du “gauchisme culturel”, les nouvelles spiritualités en faisant partie, je me mise à les détester et commençais à essayer de m’informer sur son origine et son but mais ce n’est que récemment que j’ai fait des recherches plus approfondies.
Dans la deuxième partie, j’essaierai autant que possible, d’expliquer les origines de toute cette mouvance spiritualiste, les différentes branches et dénominations, et d’en définir les véritables buts.
(à suivre...)



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