vendredi 13 décembre 2019

Les "fake news" de droite et de gauche dans la crise politique bolivienne

Le cartel narco-socialiste : le pape et le chaos en Bolivie - deuxième partie


Les "fake news" de gauche et de droite

Depuis le coup d'état post-élection ou changement de régime du 11 novembre dernier en Bolivie, il y a quelques déclarations qui circulent largement sur les réseaux sociaux et qui sont relayées sans recul critique par certains commentateurs. Par exemple, on affirme que la présidente par intérim Jeanine Áñez aurait dit que les cultures indigènes sont satanistes.













Les partisans de Morales ont affirmé qu'Áñez a écrit le tweet ci-dessus dans lequel elle explique : "Je rêve d'une Bolivie libérée des rites indigènes satanistes. La ville n'est pas un endroit pour les Indiens. Ils devraient retourner dans les plaines du Chaco." Divers médias ainsi que la présidente par intérim elle-même ont dit que ce sont des mensonges. Je n'ai vu aucune preuve du contraire, cependant les activistes pro-Morales continuent de relayer cette histoire non corroborée. 

Le tweet a beaucoup contribué à alimenter de la violence contre le régime "raciste" par intérim. Si c'était un faux, quel aurait pu être son but ? 

On a rapporté que la CIA a crée des milliers de faux comptes Twitter anti-Morales avant le coup d'état. S'ils avaient été au courant du plan de Morales pour partir en exil au Mexique pour échapper à des poursuites judiciaires pour trafic de drogue, ils auraient pu introduire le tweet pour déstabiliser le pays.

Après tout, une partie de la stratégie impériale de la CIA dans bon nombre de pays est de soutenir ouvertement un camp, tout en soutenant secrètement le camp adverse. Les faux médias alternatifs ont fait largement cas du tweet raciste. L'opposition contrôlée au coup d'état serait un atout important pour une guerre civile de basse intensité ou personne ne sort gagnant sauf l'oligarchie.

Cependant, les gauchistes et les féministes ont ignoré un autre tweet misogyne éhonté d'un député du MAS, Raul Sanchez Barrales, qui avait retouché de façon pornographique une image de la présidente Áñez.

On devrait mettre l'accent sur le fait que Áñez est la présidente par intérim. Sa mission est d'organiser des élections. Comme elle était la suivante dans l'échelon de la hiérarchie, elle n'avait pas d'autres choix que de reprendre les manettes du pouvoir une fois que Morales ait eu démissionné.

Cependant, on pourrait dire que l'on récolte ce que l'on sème. Jeanine Áñez a semble-t-il été une pourvoyeuse de fausses nouvelles concernant la gauche latino-américaine. Elle a posté il y a quelques mois un tweet d'une image retouchée du président uruguayen José Mujica, faisant du shopping avec un sac Channel à New York. L'image avait été retouchée.














Mais les fausses nouvelles ne se sont pas arrêtées là. L'ancienne présidente du sénat, Adriana Salvatierra, affirme qu'elle a été violemment empêchée de rentrer dans le Sénat par la police. Comme preuve, elle a montré son chemisier déchiré. Cependant, une vidéo en ligne semble montrer que le chemisier avait été déchiré avant qu'elle n'approche de la police. Du fait qu'elle avait démissionné en tant que présidente du sénat, elle n'avait pas le droit de pénétrer dans un bâtiment du gouvernement. Les actions de la police étaient en parfaite conformité avec la loi. Depuis quand une police d'un état socialiste se transforme en une nuit en des voyous fasciste ? Les médias de gauche parlent de la police bolivienne comme si c'était une force d'occupation étrangère.











Telesur a publié une vidéo montrant une altercation avec la police mais le policier de la vidéo se défend clairement lui-même et n'attaque personne. La vidéo ne montre pas ce que disent les journalistes. Toute cette fake news a été gobée sans recul critique par des organes de presse de gauche qui devraient en savoir plus.

Salvatierra a aussi posté des extraits d'interviews avec le politicien de droite Arturo Murillo, qui déforment complètement ce qu'il a dit sur les femmes pour décrire son opposition à l'avortement comme de la misogynie.

D'un autre côté, les activistes de droite sur les réseaux sociaux, partagent une photo du président Morales avec les seigneurs de la drogue Pablo Escobar et El Chapo. La photo est falsifiée.










Une photo postée en ligne montre des journalistes en train organiser de la violence policière contre des manifestants. On ne sait pas pour quelle chaîne de télévision travaillent ces journalistes. Beaucoup d'activistes sur les réseaux sociaux ont dit que ce sont des Argentins. Encore une fois, la photo suggère fortement que les journalistes sont en train d'organiser l'oppression policière. 

















Il y a eu des confrontations violentes impliquant des cocaleros contre la police et l'armée boliviennes. Plusieurs cocaleros ont été tués. Des commentateurs pro-Morales ont dit qu'il s'agissait de protestataires pacifistes massacrés par la police "fasciste". Cependant, il y a beaucoup de vidéos en ligne qui montrent des cocaleros armés appelant à une guerre civile. 

Des protestataires pro-Morales dans la région d'El Alto ont défilé avec des matraques et des armes sous le slogan "Ahora Si, Guerra civil", guerre civile, oui, maintenant !

Un activiste sur les réseaux sociaux en a publié une preuve ici : 

De nombreux activistes sociaux et des protestataires anti-Morales affirment que le Venezuela et le Mexique tentent de fomenter une guerre civile en Bolivie. Il y aussi des suspicions comme quoi l'influent forum de gauche de Sao Paulo pourrait être impliqué.

Les médias de gauche tentent de nous faire croire que les médias occidentaux soutiennent la version des événements du gouvernement par intérim. Jetons un œil sur les unes de la presse institutionnelle depuis la prise de pouvoir du régime par intérim.

Le Monde explique : Bolivie : le président Morales dénonce un "coup d'Etat" en cours.

Le Guardian explique : Nombreux sont ceux qui veulent le départ de Morales mais ce qui est arrivé en Bolivie est un coup d'état militaire - les mêmes gros titres dans Libération, Le Monde diplomatique, Democracy Now!

Même le leader du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn a soutenu publiquement Morales. Ainsi, ces organes de presse notoirement mensongers, qui ont utilisé une couverture de gauche pour soutenir et couvrir les crimes de guerre les plus flagrants et l'agenda impérialiste ne sont-ils plus des menteurs de grands médias mais des chercheurs de vérité anti-impérialistes ? Je ne le pense pas.

Une partie considérable des grands médias "de gauche" soutient Morales. Pour être précis, il y a plus de soutien pour le gouvernement par intérim de la part des États-Unis mais c'est simplement parce qu'ils sont probablement, pour une grande part, des marionnettes des États-Unis. Les organes de presse qui comptent le plus, les "gauchistes radicaux" qui font des guerres humanitaires, font la promotion de l'éclatement de la famille, de l'avortement, de l'euthanasie, des drogues et du fanatisme écologique, sont plus en faveur de Morales. En fait, il y a un équilibre remarquable entre les pro et les anti Morales dans les grands médias.

Le faux massacre de Senkata

"L'aile gauche" des médias impérialistes occidentaux répand l'idée qu'il y a eu un un massacre à l'usine gazière de Senkata en Bolivie où plusieurs protestataires ont été tués. Ce qu'ils ne vous disent pas, c'est que de nombreux protestataires étaient armés de grenades et de dynamite. Ils ont ravagé l'usine et les forces de sécurité n'avaient pas d'autre choix que d'ouvrir le feu.

Même les officiels de haut rang ont admis que les protestataires étaient armés. Lorsqu'on l'a questionné au sujet de l'attaque dans la station de gaz sur Unitel TV, le président par intérim du parti MAS, Eva copa, a expliqué qu'elle condamnait la violence sous toutes ses formes. Elle n'a pas essayé d'affirmer que c'était un massacre car elle était assez intelligente pour savoir que Unitel avait probablement un grand choix d'enregistrements disponibles de protestataires avec des grenades et de la dynamite. Non, le récit du massacre est le travail des faiseurs d'opinion des médias de gauche.


Evo Morales montre des "fake news" au Mexique 

Lors d'une conférence au Mexique sur la "répression" en Bolivie que Morales appelle maintenant un "génocide", le leader déchu a montré une vidéo d'officiers de la police mexicaine battant des protestataires en 2013.
Bien que la tromperie a été largement révélée par des journalistes en Bolivie, il n y a pas eu de tweet à ce sujet venant de son fan club de gauche. Mintpress, Grayzone Project et autres organes de presse de gauche sont-ils intéressés par la mise à disposition d'un journalisme sérieux et objectif ou ne font-ils que réciter tout ce leur disent leurs contacts dans les ONG ou les "activistes" en Bolivie ?

Grayzone Project, le journal de Max Blumenthal, a publié plusieurs articles et reportages sur la Bolivie. Max est le fils de Sidney Blumenthal, un rédacteur de discours et conseiller de la Fondation Clinton. Sidney Blumenthal bénéficie de la Fondation Clinton, l'une  des organisations les plus corrompues au monde. Blumenthal a été impliqué dans tous les scandales louches de l'ère Clinton.

Durant la guerre de Libye de 2011, il a géré sa propre société de renseignement et a conseillé Clinton pendant qu'elle 
dirigeait des psychopathes coupeurs de tête pour s'emparer du pays. Blumenthal était si corrompu que même le régime d'Obama voulait prendre ses distances avec lui. Son fils Max était pleinement engagé pendant la guerre en Libye. Mais pour marcher dans les pas de Papa, Max avait besoin d'être un journaliste "radical" et il n'y avait guère plus de gauche radicale dans Democracy Now! et d'autres grands médias de gauche, et donc, il a du sauter sur le navire et compter sur la Chutzpah pour rester à flot ! 

Max est désormais un "dissident" qui affirme avoir été récemment arrêté au Venezuela à cause d'un complot de l'opposition sur place. N'a-t-il pas appelé Papa ? L'idée que Juan Guaido, un franc-maçon et une marionnette des États-Unis allait se battre contre un oligarque clintonien, c'est vraiment du grand guignol ! Mais Blumenthal, comme son père, est un bon scénariste et c'est ce dont on a besoin pour garder les gens dans la zone grise. 

Tout le reportage de Grayzone Project sur la crise n'a été rien d'autre que de la relation publique pour Morales et son cartel. On pourrait dire la même chose de MintPress qui fait de la désinformation avec les reportages de Medea Benjamin. Benjamin gère Code Pink et Global Exchange, qui 
sont toutes deux financées par George Soros, le "révolutionnaire radical" et, euh, capitaliste en fonds spéculatifs. 

George Soros est-il le pape ? Le cardinal Athanasius Schneider pense que oui. Sans mentionner son nom, le cardinal a expliqué à 
Il Giornale le 27 août 2018 que l'Église est utilisée comme plateforme morale pour les puissances internationales qui font la promotion de la destruction du christianisme. 

Dans une conférence de 2016 au Fatima Centre, Elizabeth Yore a dit avoir été choquée lorsqu'elle a assisté à un congrès à l'Académie pontificale du Vatican où l'agent de Soros néolibéral de droite Jeffrey Sachs et l'agent de Soros néolibéral de gauche Melanie Klein étaient plus nombreux que les intellectuels catholiques. Bien que le "pape" ne soit mentionné dans aucun article de cette série sur la Bolivie, le Père Impie est toujours avec nous et n'a pas abandonné son troupeau. 

Si George Soros est derrière les nouveaux régimes de gauche en Amérique latine, quels NGO et think tanks sont impliqués ? Nous nous tournerons vers cette question importante dans la troisième partie. 


Rétroliens : 


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