mercredi 15 avril 2020

L'élimination des vieux et de la campagne pour tuer la loi naturelle

Abandonnez les villes, et demeurez dans les rochers, Habitants de Moab! Soyez comme les colombes, Qui font leur nid sur le flanc des cavernes !"  Jérémie 48:28


Ruines en Haute-Provence. Source : dignois.fr


Une cabale de journalistes travaillant pour un grand média subventionné par l'État et un média "subversif" nous a annoncé que s'était tenue une messe clandestine à l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris. Cet édifice est célèbre depuis les années 70 pour être le "fief" du mouvement catholique traditionaliste, la FSSPX, fondé par Mgr Marcel Lefébvre.

Rappelons que Mgr Lefèbvre et le courant catholique qu'il a organisé contre Vatican II a été, en son temps, la cible de médias "subversifs".


Officiellement, des riverains de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet auraient été gênés par le bruit occasionné par la messe "clandestine". Il s'agissait de la veillée pascale, moment de recueillement qui se fait traditionnellement dans le rite catholique depuis des siècles mais il semblerait que le bruit d'orgue occasionné par la veillée soit soudainement devenu, en tant de coronavirus et de confinement, un problème, une gêne, du tapage nocturne. 

Des veillées pascales ont été organisées dans d'autres paroisses. La particularité de la veillée pascale et de toute autre cérémonie catholique, depuis le 17 mars dernier, c'est qu'elle doit se dérouler à huis-clos et sans public. Certaines cérémonies - et c'était le cas de la cérémonie "clandestine" de la FSSPX à Paris - ont fait l'objet de retransmissions en direct via Youtube pour que les fidèles puissent y assister de chez eux. Telle est l'étrange situation que vit l'Église mais en l'occurrence ici, il n y a rien de clandestin ni d'illégal. Tout a été fait selon les desiderata tatillons du gouvernement. Il n y avait donc pas lieu de faire intervenir la police qui a pourtant procédé à la verbalisation du prêtre officiant, le père Pierpaolo Pietrucci. 

La lecture d'une seule interview donne une idée assez claire de ce prêtre d'origine italienne, il exprime la volonté de ne pas se compromettre avec la modernité et de rester dans la droite ligne de l'Eglise de toujours.

Mon esprit volontiers tordu me fait penser que Pietrucci n'a pas été ciblé par hasard. Sur Facebook, un monsieur qui pense bien, se moque de cette cérémonie et de ce catholicisme qui n'en finit pas de mourir et surtout de ces superstitieux qui ne respectent pas les règles mais lui est quelqu'un de bien puisqu'il n'aurait pas appelé la police, il serait allé lui-même dire aux prêtres de la FSSPX d'arrêter de faire du tapage !

On a affaire ici à ce que les jeunes appellent un "boomer", l'une de ces personnes âgées qui a bénéficié du plein emploi et de la révolution sexuelle, mais à l'heure où des personnes âgées sont littéralement liquidées dans les hôpitaux, ce pauvre monsieur d'un certain âge pourrait être bientôt sur la liste des improductifs, des bouches inutiles à nourrir. Et il a beau ironiser sur le catholicisme, avec Charlie Hebdo et Têtu, ce n'est pas le catholicisme qui euthanasie les personnes âgées avec l'aide de Big Pharma et du Nivotril.



Le génocide silencieux de nos anciens obéit à une logique cynique, qui est celle de se débarrasser de gens qui "coûtent à la société mais ne produisent rien"

« Dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste, contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. Dans une logique socialiste de liberté, la liberté fondamentale est le suicide. Le droit au suicide, direct ou indirect, est donc une valeur absolue dans ce type de société. Des machines à supprimer permettront d’éliminer la vie lorsque elle sera trop insupportable, ou économiquement trop coûteuse. Je considère donc que l’euthanasie sera une des règles de la société future. »

Jacques Attali - L’avenir de la vie, recueil d’entretiens sur l’avenir des questions bioéthiques, éditions Seghers, 1981.

Il s'agit aussi de détruire des mémoires, la mémoire du passé. Quand un ancien meurt, c'est une mémoire qui disparaît. Ces personnes à qui on administre des médicaments à base d'opiacées qui précipitent leurs décès ont connu l'époque désormais connue sous le nom de Trente Glorieuses, voire même de la Deuxième Guerre Mondiale et de l'Avant Guerre. C'est à dire une période s'étalant sur près de quatre-vingt-ans, qui comprend d'abord deux décennies de grande difficultés économiques, de précarité, de guerre, de peur, d'angoisse et de lâcheté mais aussi de courage, d'espérance et d'héroïsme. La période de la Deuxième Guerre Mondiale finie, on a assisté ensuite à une époque de reconstruction puis de prospérité. Le plein emploi était une réalité. Des gens venus de milieux modestes pouvaient, avec force et persévérance, faire une bonne carrière. Il existait encore des familles nombreuses et les enfants, en grand majorité, bénéficiaient de la présence d'une mère à la maison et avaient la garantie qu'elle soit présente quand ils rentraient de l'école. Le salaire du mari suffisait à nourrir la famille. Dans le quartier de mon enfance, dans les années 1970, quartier qui était constitué d'une dizaine de maisons et autant de familles, une seule femme travaillait à l'extérieur.

Nos aînés peuvent aussi nous raconter qu'en France, on a beaucoup construit : des logements, des routes, des usines, etc, que beaucoup de gens sont allés s'installer en ville mais qu'en parallèle, demeurait encore une vraie campagne encore vivante, avec des écoles et des enfants jouant dans les rues, des commerces, des services et surtout de vrais paysans et de bons produits du terroir.

En résumé, toute cette génération de personnes âgés a connu une époque de changements mais où la loi naturelle avait encore une grande importance que l'on ait été de droite et même de gauche. Le marxisme culturel n'était pas encore très populaire. Grands-parents ou arrières-grands-parents de jeunes qu'on dit de la "génération Z" (nés dans les années 2000), les gens âgés pouvaient transmettre une mémoire mais nos dirigeants détestent la mémoire. On ne sait jamais : nos jeunes pourraient apprendre qu'il y a quelques décennies de cela, on pouvait réussir professionnellement, devenir ingénieur ou professeur d'université, simplement en travaillant, sans pour cela faire des "stages" ou des CDD à l'infini, tout en étant issu d'une famille modeste de la "France périphérique" !

Dans cette perspective, stipendier le catholicisme et au delà, toute tradition religieuse s'attachant à la loi naturelle est devenu le sport favori des élites, et au delà de leurs laquais se prétendant de gauche mais aussi de la droite néo-païenne.

Il s'agit de remplacer la loi naturelle par la loi artificielle

Effacer la mémoire par l'euthanasie fait partie de ce plan.

Rendre les campagnes invivables et les rendre dénuées d'âme est, à mon avis, une autre partie du plan. Les ruraux seront ainsi poussés à s'installer en ville pour être mieux contrôlés.

L'exode rural a commencé dans la deuxième moitié du XIXe siècle en Haute-Provence, les zones reculées de la région sont jonchées de ruines d'anciennes fermes voire de villages entiers comme à Saint-Symphorien près de Sisteron.

(source : Wikimedia Commons)


J'ai eu la surprise de constater qu'en Haute-Provence, certains chemins sont classés en routes départementales, ce qui veut dire qu'il n y a jamais eu la volonté de les rendre carrossables ce qui rend bien sûr l'accès difficile aux villages et hameaux riverains de ces chemins. L’abandon de l'ancien village de Châteauneuf-lès-Moustiers, non loin des gorges du Verdon, viendrait en partie du fait qu'aucun aménagement routier n'avait été fait à l'époque de la modernisation des chemins et de l'arrivée de l'automobile. 

La saignée de la Première Guerre Mondiale a généralisé l'exode rural un peu partout. Selon Pierre Hillard, il s'agissait déjà d'une guerre prenant son origine dans l'accès au pétrole. Comme pour les guerres d'aujourd'hui, la franc-maçonnerie et la finance mondialisée a eu un rôle clé. 






"L'incompétence" de l'état major français a engendré des milliers de morts en un temps éclair lors de batailles tristement célèbres tel que le Chemin des Dames Mais était-ce vraiment de l'incompétence ? N'a-t-on pas voulu mettre à mort toute une génération de jeunes paysans ?

Il est à noter que celui qui a rendu les conditions de vie des poilus moins pénibles est celui que les libéraux associent de façon péjorative à la vie à la campagne, la paysannerie et la loi naturelle, le Maréchal Pétain... Par un biais tordu, la campagne et la loi naturelle sont devenues "pétainistes", autrement dit "fascistes" !

Les monuments aux morts aux listes les plus impressionnantes de morts se trouvent dans les zones rurales les plus pauvres comme en Bretagne ou montagneuses comme en Auvergne ou les Alpes du Sud.  

Avec la survenue de la contreculture des années 1960/1970, des gens venues des villes sont venues s'installer à la campagne. Certains ont échoué pour avoir voulu instaurer des communautés très utopistes d'inspiration anarchiste, marxiste ou écologique où, à mon avis, l'abolition de la famille et la mise en place d'une promiscuité impudique ont abouti à un échec, comme dans la communauté de Jansiac, surnommée la « nef des fous » mais d'autres ont eu le mérite de restaurer des fermes ou des villages entiers comme à Eourres (Hautes-Alpes) et qui ont perduré jusqu'à nos jours.

Il y a cinquante ans de cela, ces mouvements étaient authentiquement contestataires et les néo-ruraux de cette époque ont choisi des zones rurales reculées comme autant de refuges loin du "monde" mais avec le temps, leurs idées se sont diffusées un peu partout et bon nombre de ces néo-ruraux ou leurs descendants, ont tiré leur épingle du jeu dans la vie associative rurale et en particulier dans les domaines culturels et environnementaux. Les thématiques des "nouvelles spiritualités", du LGBT et de l'antiracisme sont exprimées de façon de plus en plus intempestives dans les festivals de musique, de théâtre de rue ou au sein des médiathèques des petites villes en zone rurale. L'ironie, c'est que cette contreculture est aussi un projet de l'élite mondiale. 

Le thème de l'écologie est aussi récurrent parmi la communauté rurale et, à côté d'associations qui font un travail constructif contre toutes formes de pollution et d'enlaidissement des paysages, on y trouve aussi de plus en plus, la "deep ecology", cette branche de l'écologie la plus radicale qui souhaite que les campagnes deviennent des zones inhabitées et revenues à une sauvagerie préhistorique, avec en parallèle, une adulation païenne de la nature.

Et ça, ça plait beaucoup à l'élite !

Les acteurs étatiques ne sont pas en reste : récemment, un site où a été découvert les restes d'un reptile marin du Mésozoïque a fait l'objet de travaux financées par la collectivité pour la somme de 234.000 euros. La presse locale parle d'un « écrin ». La zone aux alentours, bien que peuplée depuis des temps immémoriaux est classée depuis quelques années en "Géoparc".

Par un mécanisme subtil qui utilise de façon cynique les grands prédateurs européens et les forces de l'argent, se déploie un mécanisme façon rouleau compresseur qui rend peu à peu la vie des humains à la campagne absolument impossible. 




Dans le Meilleur des mondes, les campagnes sont inhabitées. Les citadins n'y viennent que pour faire du sport et d'autres activités "ludiques" stupides. C'est ce qui se passe de plus en plus au XIXe siècle. 

Après la vague néo-rurale de gauche, j'ai l'intuition depuis quelques années, que ce sont des néo-ruraux "de droite" ou plutôt des partisans de la loi naturelle qui vont venir se réfugier à la campagne s'ils ne le font pas déjà. 

Ils veulent fonder des réseaux de familles avec un fort idéal catholique. Les plus intelligents savent que bon nombre d'idées développées par les néo-ruraux "gauchistes" sont à reprendre car pertinentes, comme le jardinage, l'élevage, la recherche de l'autonomie alimentaire, le partage de biens et de savoirs faire, l'échange de semences, l'école à la maison ainsi que les monnaies locales. Ils veulent y introduire une dimension catholique à ce type de projet. 

Mais pourront-ils réaliser cette nouvelle utopie quand on sait que l'élite veut que nos campagnes soient transformées en lieux sauvages et invivables, des Amazonie fraîches avec des loups et des ours par milliers ? Ou des étendues de champs avec des kolkhozes et des éoliennes ?

L'élite veut nous voir tous entassés dans les smart cities, avec comme "familles" des communautés qui rappellent étrangement les communautés hippies mais l'idéal hippie n'était autre que l'idéal du communisme mondial qui se profile à l'horizon. Etant tous en ville, on sera contrôlés par des réseaux numériques et des caméras. A la campagne, il est plus difficile de contrôler les gens et d'ailleurs, à l'heure où j'écris, des hélicoptère survolent les campagnes, les bords de mer et les montagnes à la recherche de récalcitrants qui veulent faire des balades, pratiquer la pêche ou l'escalade malgré les interdictions de notre gouvernement "néolibéral"... Comme une sorte d'avertissement.

En effet, les récalcitrants pourraient refuser l’ectogenèse, la cybersurveillance, le noachisme et le gouvernement mondial.

Face au totalitarisme qui se profile, les campagnes françaises et européennes seront-elles assez protectrices ? Pourront-elles être le refuge des "quelques uns" annoncés par l'Apocalypse ou ces quelques uns devront ils s'exiler plus loin dans des régions plus hostiles comme la Sibérie ou l'Himalaya ? 

Dit autrement, le gouvernement mondial pourra-t-il contrôler la terre entière ? Y aura-t-il des nations récalcitrantes ? 

Sera-t-il durable ? La loi naturelle pourra-t-elle de nouveau prévaloir après l'écroulement de cette utopie sataniste mondiale ?

S'écroulera-t-il de sa propre absurdité et y aura-t-il des survivants ?

C'est la question que devrait se poser les nouveaux néo-ruraux ou voulant le devenir mais aussi ceux qui y vivent déjà.

Après la fermeture des écoles* et des bureaux de poste, mais aussi les tribunaux des petites sous-préfectures rurales, on a commencé par négliger l'entretien des réseaux d'électricité et de téléphone puis ne pas les entretenir du tout. Comme entre-temps, les démarches administratives par internet étaient devenues incontournables, en particulier pour continuer à recevoir des allocations ou les droits à la Sécurité Sociale, certaines personnes déménagent. D'autres suivent car ils n'arrivent plus à payer l'entretien de leurs voitures ou s'en acheter une nouvelle et la vie à la campagne sans voiture est devenue impossible. Plus tard, ceux qui sont restés, les plus obstinés, choisissent de vivre en marge, sans électricité, sans téléphone et sans argent plutôt que d'accepter les vaccins et la surveillance généralisée. Ils s'arment au cas où les autorités les délogeraient par la force. Ils s'arment aussi pour protéger leurs troupeaux des grands prédateurs...

Moira Forest

* lors de la dernière décennie (2010-2019), ce ne sont pas moins de trois écoles qui ont été fermées dans le canton où je vis. 


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