vendredi 9 octobre 2020

Síol na hÉireann - un journal antisystème

 

Rassemblement pro-vie du mouvement Síol na hÉireann  Source: youtube.com


Síol na hÉireann (graine de l'Irlande) est un mouvement politique nationaliste irlandais de sensibilité catholique. Pour sensibiliser le public à leurs idées et leur programme, ils ont eu l'idée de créer un journal qui est diffusé de manière participative : chaque personne achète un certain stocks d'exemplaires, entre 5 et 500 pour le distribuer à leurs amis, voisins, etc. ou glissés dans des boîtes aux lettres ; Une « bonne vieille méthode » qui leur permet d'éviter la censure en ligne. Ils ont néanmoins leur propre site internet. Le premier numéro est sorti l'hiver dernier. A l'heure où j'écris cet article, ils viennent de sortir le 4ème numéro. 


Contrairement aux médias « mainstream » locaux qui ressemblent à des copier-coller des notres, le ton est authentiquement local et une connaissance minimum de l'histoire du pays est recommandée pour le lecteur non-irlandais car les auteurs des articles s'y réfèrent énormément mais – mondialisme oblige – les problèmes auxquel fait face le pays ressemblent énormément aux notre : effondrement du catholicisme, immigration de masse, corruption, dictature du covid, mal-logement, chomâge etc etc


J'ai choisi de traduire 3 articles du n°2, un qui dénonce l'arnaque du faux nationalisme, le « grand remplacement » de la nation irlandaise, et la gauche qui trahit le peuple, toutes choses que l'on connait aussi que trop bien en France et bien ailleurs. 


Le mouvement libertarien irlandais. Source : spunout.ie


Ouvrez les yeux ! Les enthousiastes de la 

« libre expression » sont-ils vraiment nationalistes ?


« L'ennemi de mon ennemi n'est pas toujours mon ami » ce vieux proverbe judicieux fonctionne, et il nous vient à l'esprit quand on voit de sincères patriotes irlandais participer à des manifestations pour la « libre expression. »


Oui, nous aussi, nous nous opposons à la censure politiquement correcte ; nous aussi, nous alertons au sujet des termes en vogue de propagande tels que « racisme » et « islamophobie » pour mettre un terme à un débat indispensable sur l'assombrissement de l'Irlande. 


Nous comprenons pourquoi beaucoup de gens biens vont à ces manifestations, mais lorsqu'ils se trouvent exposés avec des portes-paroles qui sont ouvertement homosexuels, ils devraient penser qu'il y a aiguille sous roche.



Lorsqu'on cherche ce qu'il y a derrière bon nombre de ces protestations pour la « libre expression », on ne trouve pas de nationalistes concernés par l'avenir de l'Irlande et des Irlandais, mais des intellectuels libertariens, principalement motivés par le fait que les musulmans n'acceptent pas que l'homosexualité soit enseignée aux enfants.


Ces libertariens critiquent la corruption de l’État irlandais – et bien entendu la corruption est un vrai problème. Mais cherchez plus avant et vous trouverez que ces gens ne sont pas vraiment préoccupés par la corruption elle-même ; il s'emparent juste de ce problème pour avancer leur véritable agenda : une hostilité à l’État lui-même.


Ce poison intellectuel ne vient pas de nos traditions locales irlandaises, mais est importé des États-Unis, où l'hyper individualisme du gourou capitaliste Ayn Rand est utilisé par des sociétés cupides pour fournir un vernis intellectuel à leur frénésie de pillage pour une privatisation mondiale.


C'est là que les vrais nationalistes comme nous doivent prendre leurs distances avec les soutiens de la libre expression d'autant plus que les libertariens se font eux-même les tenants des « droits gays .»


Car en se faisant les chantres du rétrécissement de l’État et de la « liberté » du « big business », ils se démarquent comme les ennemis des millions d'Irlandais qui sont terrassés par l'austérité néo-libérale et la mondialisation.


Les libertariens sont dans une guerre idéologique avec les idéaux communalistes, sociaux et nationaux qui ont toujours été au cœur du véritable nationalisme irlandais. 

« La liberté nationale implique le contrôle des choses matérielles qui sont essentielles à la vie physique continue et la liberté de la nation, » écrit Pearse, continuant pour spécifier ce qu'il veut dire : « le sol et les ressources de la nation, toutes les richesses et tout ce qui produit des richesses à travers la nation. »


Plus tard, il qualifie cela en affirmant l'égale importance d'un peuple libre comme étant enraciné dans l'institution de la propriété privée dans la ferme familiale mais, au final, l’État est le garant de l'Irlande matérielle comme spirituelle.


L’État irlandais et non pas quelque société mondiale immonde ou une banque de Wall Street. Par conséquent, le nationalisme irlandais et l'individualisme libertarien sont dans un monde à part. 


Finalement, que penser de la « libre expression » ? Síol na hÉireann croit-il à la libre expression ? Non, nous n'y croyons pas.


Car la libre expression pour les pédophiles, cela signifie le « droit » d'enseigner le LGBTQ et la perversion aux enfants de six ans.


La libre expression pour les islamistes, cela signifie le « droit » de prêcher la haine et le meurtre de chrétiens.


Pour les militants athées, la libre expression signifie le « droit » de blasphémer et de saper les fondations morales d'une société décente.


La libre expression pour les avorteurs signifie le « droit » de répandre une propagande pour ceux qui font du commerce avec des membres de bébés massacrés.


De telles idées et activités posent un danger mortel à la nation irlandaise, elle ne méritent pas la liberté. Et elles ne méritent certainement pas le soutien des nationalistes. 


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Le retour du « An Spailpín »


L'économie néolibérale irlandaise actuelle ne sert pas le travailleur irlandais, elle bénéficie aux plus riches.


Pendant des siècles, les Irlandais sont partis à l'étranger pour gagner leur vie. Connus sous le nom de « Spailpini », les travailleurs migrants fuyaient la pauvreté pour trouver un travail temporaire à l'étranger, faisant des allers et retours comme travailleurs saisonniers.


Aujourd'hui, nous sommes le pays cible de travailleurs migrants cherchant un revenu plus élevé, mais « An Spailpín » est toujours forcé de fuir le pays.


Depuis la crise de 2008, plus de 384.900 travailleurs irlandais sont partis pour trouver du travail à l'étranger, quittant ce qui est supposé être une économie riche et vibrante pour trouver des conditions de travail décente.


Une moyenne de 39.200 travailleurs quittent le pays chaque année depuis 2010 avec seulement 23.700 qui reviennent année après année.


Chaque année, l'Irlande perd ses docteurs, infirmières, commerçants et entrepreneurs les plus productifs pour le marché étranger de cette façon.


Pourquoi vont-ils à l'étranger aujourd'hui ? Pour les mêmes raisons que dans le passé, mais la cause de leur fardeau est différent.


Selon des chiffres du CSO, un nombre stupéfiant de 491.639 travailleurs étrangers ont un emploi dans l’État Libre en 2018.


Avec la loi de l'offre et de la demande, le prix du travail baisse et plus importante est l'offre. Plus il y a de travailleurs, plus le salaire est bas, ainsi avec presque un demi million de travailleurs étrangers en Irlande, est-ce surprenant que des jeunes Irlandais soient forcés de partir à l'étranger pour trouver un emploi rémunéré ?


Selon des chiffre du CSO pour 2018, des jeunes Irlandais qui recherchent leur premier emploi se trouve en compétition avec 82.635 immigrants pour des emplois dans les secteur de l'hôtellerie et de la restauration, et 68.478 le commerce de gros et de détail.


Nos infirmières et médecins, hautement qualifiés et dont nous avons fortement besoin sont forcés d'être en compétition avec 33.724 immigrants employés dans le secteur de la santé et du social en 2018, menant en partie à des conditions de travail horribles et les salaires injustes dont ils souffrent.


Les maux séculaires de l'émigration auraient pu avoir un terme dans ce pays si ce n'est pour ce que la Banque centrale irlandaise appelle « l'effet modérateur du salaire » de l'immigration de masse.


L’État Libre a pris une position pro-marché, soutenant l'immigration de masse pour écraser les salaires irlandais, Síol na hÉireann croit en des emplois irlandais pour les travailleurs irlandais. 


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Source : amphoblacht.com


Tout ça pour ça ?


Est-ce que des générations de rebelles irlandais ont donné leurs vies pour « l'égalité » et les « droits » LGBT, ou pour la liberté nationale et l'identité irlandaise ? Se demande Keith Woods


Sinn Féin s'attend a ce que vous croyez que la campagne menée par l'IRA, les attentats à la bombe, les fusillades et les grèves de la faim ont été effectuées pour l'égalité. Ils nous disent que Bobby Sands s'est laissé mourir de faim pour que les gens puissent être plus égaux. Les sentiments ethno-nationalistes exprimés par les révolutionnaires sont discrètement glissés sous le tapis – il ne s'agissait pas d'être irlandais. Il s'agissait d'être égaux devant la loi.


Le problème avec le récit de Sinn Féin, c'est que tout le monde sait que c'est erroné. Personne ne s'est laissé mourir de faim pour l'égalité, la justice et les droits, mais l'histoire nous démontre que dans les moments les plus difficiles, c'est Dieu, le sang et le sol qui sont capables de conduire les hommes vers l'héroïsme le plus extrême.


C'est pourquoi Staline, faisant face à l'invasion de la Wehrmacht, a appelé le conflit la « Grande Guerre Patriotique », ce qui était attrayant pour le nationalisme des Russes de souche, et il a décrit la lutte comme faisant miroir à la lutte contre l'invasion napoléonienne un siècle auparavant. 


Tout fanatique qu'il était quant à sa vision du monde, Staline a néanmoins reconnu que ce n'était pas le communisme mais le nationalisme qui unirait son peuple et encouragerait le plus grand sacrifice de soi.


En ré-écrivant la lutte du nationalisme irlandais contre la Couronne britannique comme étant une lutte pour réaliser les valeurs universelles de justice et d'égalité, plutôt qu'une lutte ethno-nationaliste pour la liberté et le droit à l'auto-détermination pour les Irlandais. Non seulement Sinn Féin présente sous un faux jour la nature de la lutte, mais ils font une injustice à chaque Irlandais et Irlandaise qui a contribué à cette lutte.


Il doivent le faire car ils ont adopté des positions politiques internationalistes qui sont entièrement incompatibles avec le désir de la survie et la liberté de l'Irlande.


« Qui contrôle le passé, contrôle le futur » a écrit Orwell, et c'est pourquoi nos leaders ont l'intention d'abâtardir l'histoire et la nature du nationalisme irlandais pour en faire quelque chose que rares sont ceux qui l'ont propagé historiquement arriveraient même à le reconnaître.


Par conséquent, la question pour le Sinn Féin d'aujourd'hui, est : à quoi cela rime ? En voulait-on en arriver avec les attentats à la bombe, les assassinats, l'internement, les grèves de la faim, le souffrance d'innombrables Irlandais ? Est-ce quelqu'un peut sérieusement dire que le point culminant de cette lutte est l'Irlande d'aujourd'hui ?


Une Irlande dans laquelle les Irlandais sont réduits au silence par une loi draconienne contre les discours de haine que Sinn Féin a applaudi ? Une Irlande qui va assister au fait que les Irlandais vont devenir une minorité ce siècle-ci si les tendances actuelles continuent ? Une Irlande qui a abandonné ses traditions et a adopté l'évolution vers une autre vassalité sans identité du néo-libéralisme économique et de l'internationalisme ? Ce sont ces choses, de façon implicite ou explicite, que Sinn Féin applaudit. En faisant cela, il piétine les tombeaux de nos héros nationaux.


En septembre 1913, W.B. Yeats se lamentait sur la mort du nationalisme romantique irlandais : 


Was it for this the wild geese spread

The grey wing upon every tide...

Romantic Ireland's dead and gone,

It's with O'leary in the grave.


Était-ce pour cela que l'oie sauvage a étendu

Son aile grise sur chaque marée... 

L’Irlande romantique est morte et s'en est allée, 

C'est avec O'Leary dans le tombeau.


A différentes époques, l'Irlande a fait face à une quasi extinction d'un idéalisme national qui renaît toujours grâce à quelques idéalistes dévoués. Aujourd'hui, se lamenter sur la mort de l'Irlande Romantique est sûrement plus approprié qu'à l'époque de Yeats. 


Aussi bien qu'il a décrié l'attitude matérialiste et à courte vue des hommes de son temps, il n'auraient sûrement pas pu concevoir les maux d'un gouvernement indépendant irlandais – avec le soutien total de chaque parti politique important – qui non seulement permet, mais est activement participant dans le remplacement des Irlandais dans leur propre pays.


En tant que véhicule historique d'un authentique sentiment nationaliste, c'est Sinn Féin plus que quiconque, qui doit porter le fardeau de la honte pour cette tragédie.



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