lundi 14 février 2022

La petite Irlandaise qui a changé le monde

 

"J'ai reçu Jésus sur ma langue et il est descendu dans mon cœur." 

Dire que Nellie Organ a changé le monde est sans doute exagéré mais il est certain qu'elle a contribué à le changer en bien. J'ai découvert cette petite sainte irlandaise il y a quelques mois et elle est "descendue dans mon cœur" également.

En 1897, une jeune Française meurt dans un monastère carmélite au nord de la France. Virtuellement inconnue du monde extérieur, Thérèse Martin allait devenir Sainte Thérèse, sans aucun doute la sainte la plus vénérée des cent ans qui ont suivi. Bien qu'elle n'avait que 24 ans à l'époque de sa mort, sa courte vie a été assez profonde pour qu'elle soit appelée "la plus Grande Sainte des Temps Modernes" par rien de moins que le pape Pie X.

Le pape Pie X s'était occupé de la sainte vie d'une autre jeune fille maladive, une enfant irlandaise du nom d'Ellen Organ, qui est née six ans après le décès de Sainte Thérèse et décédée 11 ans près la religieuse française. Sa courte vie a été marquée par la souffrance, à la fois physique et, semble-t-il, spirituelle. Cette dernière n'étant pas attendu si jeune, et cependant il semblerait que ce fut le cas, amenant le pape Pie X à considérer sa vie pour procéder des changements dans la Première Communion des enfants.

William Organ épousa Mary Aherne en 1896, tous deux catholiques et vivant dans le comté de Waterford, dans le sud de l'Irlande. Ils ont eu quatre enfants, dont Ellen, la plus jeune. Nellie, comme on l'appelait affectueusement, parlait souvent du "Saint Dieu" d'une manière qui suggérait une profonde adhésion à son Créateur. Elle déménagea à Spike Island, où sont père était en poste comme soldat. Cependant, sa vie est vite devenue tragiquement affectée par la pauvreté de l'époque, avec sa mère décédée lorsque Nellie avait trois ans, à cause de la tuberculose.

Luttant pour maintenir les soins à la famille, William Organ a placé Nellie et ses frères et sœur aux bons soins des ordres religieux, les Sœurs du Bon Pasteur à Cork ont accueilli et pris en charge Nellie et sa sœur Mary.

Prise en charge par les religieuses, la petite Nellie a montré une compréhension de la foi qui les ont surpris. Elle faisait une fixation sur la crucifixion de Notre Seigneur et demandait pourquoi cela avait été permis.

Nellie est devenue enchantée par les statues de l'Enfant Jésus de Prague, affirmant qu'elle pouvait voir des images de lui dansant pour l'amuser et devenant content. 

A la fin de l'année 1907, Il devint évident que Nellie n'aurait pas une longue vie. Elle était si malade que l'évêque O'Callagan lui administra le sacrement de confirmation, en préparation de sa mort inévitable. Sa réponse fut frappante, quelque chose qu'on aurait attendu de Sainte Thérèse ou de Sainte Jeanne d'Arc, elle déclara : "Maintenant je suis un soldat du Saint Dieu." 

Ce fut après cela qu'elle commença à développer ses visions les plus mystiques, en particulier en lien avec le Saint Sacrement. Elle a déclaré à plusieurs reprises que Dieu était "prisonnier" et a su instinctivement, dès qu'elle a vu un ostensoir, qu'il y avait "un Dieu Saint."

La Mère Supérieure décida d'aborder le prêtre pour lui demander si elle pouvait recevoir la Communion, ce qui était une demande inhabituelle pour quelqu'un de si jeune. Le prêtre jésuite interrogea la petite fille sur ses connaissances de l'Eucharistie, avec Nellie affirmant que c'était le "Saint Dieu." Elle expliqua qu'Il "rendait les religieuses et tous les autres saints," avant de déclarer que "Jésus demeure sur sa langue puis va dans son cœur." L'évêque, après avoir entendu le rapport du prêtre, donna son accord pour la laisser recevoir sa Première Sainte Communion.

Nellie affirmait souvent parler au Saint Dieu, avec une paix venant sur son cœur à l'approche de la fin de sa courte vie, avec une sérénité l'entourant alors qu'elle parlait avec joie de l'amour de Dieu envers elle.

Peu de temps avant sa mort, elle priait le Rosaire avec l'une des religieuses lorsqu'elle a demandé à dire une prière pour "le Pape, Mon Saint Père."

Le 2 février 1908, la vie mortelle courte mais profonde de la petite Nellie Organ toucha à sa fin, mais son impact sur le monde ne faisait que commencer.

Après avoir entendu parler de sa vie, le pape pour qui elle avait prié, Pie X, déclara "C'est un ange."



Deux ans seulement après sa mort, le pape St Pie X a écrit Quam Singulari, son décret mettant en place des changements radicaux dans l'âge de la Première Communion.

Voici ce qu'a écrit ce grand pape : 

" Après avoir mûrement pesé toutes ces raisons, la Sacrée Congrégation des Sacrements, réunie en assemblée générale, le 15 juillet 1910, pour supprimer définitivement les abus signalés, et afin que les enfants s’approchent de Jésus-Christ dès leur jeune âge, vivent de sa vie et y trouvent protection contre les dangers de corruption, a jugé opportun d’établir pour être observé partout, la règle suivante sur la Première Communion des enfants :

I. L’âge de discrétion, aussi bien pour la communion que pour la confession, est celui où l’enfant commence à raisonner, c’est-à-dire vers sept ans, soit au-dessus soit même au-dessous. Dès ce moment commence l’obligation de satisfaire au double précepte de la confession et de la communion.

II. Pour la première confession et la Première Communion, point n’est nécessaire une pleine et parfaite connaissance de la doctrine chrétienne. L’enfant devra cependant ensuite continuer à apprendre graduellement le catéchisme entier, suivant la capacité de son intelligence.

III. La connaissance de la religion requise dans l’enfant pour qu’il soit convenablement préparé à la première Communion est qu’il comprenne, suivant sa capacité, les mystères de la foi, nécessaires de nécessité de moyen, et qu’il sache distinguer le pain eucharistique du pain ordinaire et corporel, afin de s’approcher de la Sainte Table avec la dévotion que comporte son âge.

IV. L’obligation du précepte de la confession et de la communion, qui touche l’enfant, retombe sur ceux-là surtout qui sont chargés de lui, c’est-à-dire les parents, le confesseur, les instituteurs et le curé. C’est au père ou à ceux qui le remplacent, et au confesseur qu’il appartient suivant le Catéchisme romain, d’admettre l’enfant à la Première Communion.

V. Qu’une ou plusieurs fois par an, les curés aient soin d’annoncer et d’avoir une communion générale des enfants, et d’y admettre non seulement les nouveaux communiants, mais les autres qui, du consentement de leurs parents ou de leur confesseur, comme on l’a dit plus haut, auraient déjà pris part à la Table Sainte. Qu’il y ait pour tous quelques jours de préparation et d’instruction.

VI. Ceux qui ont charge des enfants doivent mettre tous leurs soins à les faire approcher très fréquemment de la Sainte Table après leur Première Communion, et, si c’est possible, même tous les jours, comme le désirent le Christ Jésus et notre Mère la Sainte Église ; qu’on veille à ce qu’ils le fassent avec la dévotion que comporte leur âge. Que ceux qui ont cette charge se rappellent aussi le très grave devoir qui leur incombe de veiller à ce que les enfants assistent aux leçons publiques de catéchisme, sinon qu’ils pourvoient autrement à leur instruction religieuse.

VII. La coutume de ne pas admettre à la confession ou de ne jamais absoudre les enfants qui ont atteint l’âge de raison est tout à fait à réprouver. Les Ordinaires auront donc soin de la faire disparaître totalement en employant même les moyens du droit.

VIII. C’est un abus tout à fait détestable que de ne pas donner le Viatique et l’Extrême-Onction aux enfants parvenus à l’âge de raison et de les enterrer suivant le rite des tout-petits. Que les Ordinaires reprennent sévèrement ceux qui n’abandonneraient pas cet usage."

(Encyclique entière sur le site La Porte Latine)

Comme cela avait le cas avec Sainte Thérèse une décennie plus tôt, la brièveté de la vie n'avait pas été un obstacle à l'ampleur de son influence, ni à la profondeur de sa sainteté.

Source : https://www.catholicarena.com/latest/littlenellie020222


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