Beara Peninsula, comté de Cork, Irlande
En 1977, alors que parait dans Libération une pétition demandant à ce que la sexualité avec des enfants ne soit plus criminalisée et qui est signée par des personnalités parfois célèbres, alors que la culture de mort a frappé chez moi deux ans auparavant, j’apprend au collège qu’au Haut Moyen-Âge, après l’effondrement de l’Empire Romain, les hérésies fleurissent et que la toute jeune église chrétienne souffre de l’instabilité politique et des invasions. Mais venus d’une île épargnée par les invasions et les hérésies, des moines parcourent l’Europe occidentale pour ré-évangéliser les gens et fondent de nouveaux monastères, en France, en Suisse, en Italie… Ils diffusent le Nouveau Testament et les traités philosophiques de la Grèce Antique à travers les ténèbres. Dans ma tête apparait un paysage vert profond et des murs gris. C’est l’île des Saints et des Savants. A la même époque, je regarde à la télévision Un taxi mauve.
L’ambiance y est étrange, comme suspendue, feutrée et capitonnée. Le paysage semble diffus et spongieux. Pourtant les drames y sont poignants. Un amour singulier est né. Il sera concrétisé près de dix ans plus tard sans que j’ai eu à faire d’efforts, je n’avais qu’à me laisser porter pour un premier voyage. Pour le deuxième voyage, c’est exactement la même chose qui se produit.
Mais à la manière du renard et ses raisins qu’il juge trop verts pour ne nourrir aucun regret de ne pas pouvoir les manger, je juge l’île pauvre, au chômage galopant puis plus tard, trop clinquante et américanisée. Et le temps passe.
Puis survint le troisième voyage, je n’ai pas eu à me déplacer ou si peu, et est le fruit d’un hasard et les tourments qui s’en sont suivis, violents.
A peine ai-je appris à les maîtriser, que le hasard survint une nouvelle fois. Un hasard qui n’a pu se produire que grâce à l’hyper modernité.
Et commence un quatrième voyage et là aussi, je n’avais rien demandé, peut-être un voyage qui m’emmènera encore plus loin dans le temps, dans l'espace et au plus profond de mon âme sans que j’ai à bouger, grâce à un jeune-homme qui parcourt le monde…
Et là, peut-être, avant ma fin, mes souffrances seront apaisées….
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