Fulton Sheen (1895/1979) était un prélat catholique américain qui est devenu célèbre dans son pays pour ses interventions radiophoniques puis télévisées ce qui en fait le premier "télévangéliste" de l'histoire. Loin de ressembler à des "shows à l'américaine", ses interventions étaient d'une grande qualité théologique.
Son procès en béatification initié en 2003 a été plusieurs fois repoussé.
Le rêve de « l’Éros
ailé », pour reprendre un terme de Kolontaï pour la
libération sexuelle que la Révolution avait promis, est mort bien
avant les purges de Staline dans les années 1930. En fait, il mourut
dans les dix ans de la révolution elle-même, et Kolontaï l'a vu
expirer en dépit de ses efforts pour le garder en vie. La raison
pour laquelle il était mort est sujet de débat depuis lors. (…) Même les biographes
de Kolontaï n'ont été capables de voir que la seconde révolution
sexuelle, celle qui est associée avec la Révolution d'Octobre en
Russie, est morte de ses propres excès, tout autant que la première.
Face au bouleversement social sans précédent que la libération
sexuelle avait causé en Russie, les commissaires eux-mêmes ont du y
mettre fin, car lui auraient-ils permis de continuer, qu'ils
courraient le risque de détruire complètement le peu d'ordre social
qui subsistait en Union Soviétique.
E. Michael Jones –
Libido Dominandi, p.201
Le communisme et la famille - discours du 9 mars 1947
Jusqu'ici, nous avons été assez critique du communisme. il est temps maintenant d'examiner des coutumes lorsqu'elle devrait être imitées. Le bon point chez lui, ce n'est pas son système économique, parce que la Russie a le plus bas niveau de vie du monde ; pas dans sa politique, parce que partout où le communisme s'est enraciné, il a réprimé les libertés et a crée des états esclavagistes. Nous parlerons plutôt de son attitude vis à vis de la famille, car ici la Russie est du côté des anges.
Assez curieusement, sur ce sujet, le communisme a été une grande réussite à un point tel qu'il s'est en grande partie répudié lui-même. Il est en grande partie dans le vrai où il a été en grande partie dans l'erreur ; il a été en grande partie une réussite où il a admis son plus grand échec.
Le communisme dans sa philosophie et dans sa pratique initiale, était si anti-moral et anti-humain qu'il était nécessairement opposé à la famille comme unité de la société. Mais après avoir mis en pratique la soi-disant moralité communiste, et toutes les pratiques étranges dont les bas-fonds de la démocratie croient encore, elle est vite venue à la conclusion que c'était une erreur - et quelle erreur ! Sans même cligner d'un œil communiste, il a complètement renversé sa discipline, et en est venu désormais à affirmer en pratique au moins la position chrétienne sur la famille. Bien sûr le communisme n'a pas dit que c'était mauvais. Aucun gouvernement dans l'histoire n'a jamais dit que c'était mauvais. Il a juste repris une autre attitude, sans aucune explication. Ce communisme a fait, et en cela c'est sa plus grande défaite; le communisme a obtenu sa plus grande victoire - une victoire si importante que les démocraties du monde qui sont toujours autant "réactionnaires" en la matière n'ont pu se permettre de l'ignorer si elle voulaient survivre à sa défaite.
Pour pouvoir apprécier et comprendre la volte-face complète de la théorie et de la pratique communiste, considérons d'abord l'attitude initiale envers la famille ; puis sa position présente. La philosophie du communisme enseigne que toute moralité, art, littérature et institutions reposent sur la méthode de production. En gardant cela à l'esprit, le Manifeste du Parti communiste affirme que la famille bourgeoise repose sur le capital ou le gain individuel, et que "la famille va, par conséquent, disparaître avec le capital." Dans son œuvre sur l'Origine de la Famille, Engels a déclaré que la famille était basée principalement sur l'économie qui reconnaissait la propriété privée, duquel découlait le droit d'une génération d'hériter de la propriété d'une autre génération ; et deuxièmement, la domination du mari sur la femme, parce qu'il reçoit l'enveloppe de paye de son employeur. A partir de cela, Engels en a conclu que si on se passe du droit d'héritage qui est fondé sur la propriété privée, et que l'on donne à la femme des droits économiques égaux à ceux des hommes, on peut se dispenser de la nécessité économique d'une famille. S'il y avait des enfants de toutes unions, l'État devait prendre en charge l'éducation des enfants.
Lorsque la Russie est devenue communiste et a commencé à mettre cette philosophie en pratique, le concept communiste de moralité était connu sous le nom de "concept du verre d'eau."
Comme Madame Kolontaï, la déléguée soviétique à la Ligue des nations, l'a déclaré : "L'amour, c'est comme un verre d'eau qu'on avale pour satisfaire la soif." On boit l'eau et on oublie le verre, ainsi on savoure le plaisir et on oublie la personne. Les codes matrimoniaux de 1918 et 1927 affirment la loi suivante : "Tous les enfants appartiennent à l'État." A cette fin, le code familial du 22 octobre 1918 déclarait que tous les mariages à l'Église étaient invalides, et pouvaient être dissous à la demande de chaque partie, simplement en envoyant une carte postale au bureau d'enregistrement, qui en retour envoyait une autre carte postale dissolvant l'union. Le 13ème Congrès du Parti communiste a même décrit la famille comme "un formidable bastion de toutes les turpitudes de l'ancien régime." Aucune raison n'était exigée pour la séparation des maris et des femmes, même pas la permission de l'autre parti, ce qui brisait toute distinction entre enfants légitimes et illégitimes. Les jeunes étaient encouragés à espionner leurs parents et les dénoncer aux autorités communistes au moindre signe de fascisme ou d'anticommunisme. Vu que les lois sur le travail exigeaient que la personne était obligée d'accepter n'importe quel travail que l'État lui octroyait, vu que sous le communisme, il y a seulement un employeur, il arrivait souvent qu'on donnait un travail au mari dans une ville, et un autre à la femme dans une autre ville. Le Bureau du travail résolvait cette difficulté en décrétant que l'un ou l'autre époux pouvait trouver un partenaire dans le nouvel endroit d'installation. Des cliniques d'avortement ont été établis par l'État à travers le pays et tous les moyens disponibles étaient utilisés pour affaiblir la famille.
Bientôt la théorie communiste qui avait déjà tort en pratique, parce que la famille n'est pas fondée sur le capitalisme, commençait à prouver qu'elle avait tort en pratique. La Russie a commencé à compter les têtes, ou ceux qui auraient du être des têtes, et comme on aurait pu s'y attendre, dans la seule ville de Moscou, 57.000 bébés sont nés en 1934, alors qu'on avait pratiqué 154.000 avortements. Dans les villages, il y avait eu 242.979 naissances mais 324.124 avortements (Izvestia du 12 juillet 1936). Ce ratio de 3 pour 1 en faveur de la mort était favorisé par les divorces. L'Isvestia du 4 juillet 1935 déclare : "A Moscou, pour les 5 premiers mois de 1935, il y a eu 38% de divorces en plus que de mariages enregistrés. En mai, le nombre est monté à 44,3%. C'est à peu près le moment où l'on a déclaré que la frivolité était un crime, et que l'infidélité maritale est une offense contre la morale d'un régime socialiste. Environ 23% des couples divorcés ont des enfants, et seulement 10% peuvent les soutenir". Les divorces enregistrés ont bondi à un peu plus d'un pour trois mariages, qui, bien sûr, n'incluaient pas les ruptures qui n'ont jamais attiré l'attention des autorités. Des enfants sans abri traînaient dans les rues, volant, agressant et tuant. La femme de Lénine estimait leur nombre à sept millions. Le crime et la délinquance juvénile étaient si important que le 7 avril 1935, le Conseil des commissaires, dont l'un d'entre eux était Molotov, ont décrété la peine de mort pour les enfants pour certains crimes.
On ne peut pas dire que ces pratiques brutales de ces jeunes étaient dues à "l'influence contre-révolutionnaire" ; ou la "propagande capitaliste", car tous ces enfants appartenaient à la génération née après la Révolution. A ce point précis, les communistes ont commencé à répudier le communisme. Comme Lénine qui avait auparavant vu que le collectivisme était mauvais puisqu'il entraînait la famine, et avait octroyé une certaine dose de propriété privée à nouveau au peuple, et donc désormais les Soviétiques voient que la désintégration de la famille, c'est la désintégration de la nation. Chaque pratique sociale qu'il avait auparavant propagé, il la condamnait, l'avortement, le divorce et l'amour libre. L'État dénie désormais sa responsabilité pour les enfants et affirme à la place l'autorité parentale. Des romans ont commencé à paraître comme "Le troisième front" de Choubine, montrant les mauvais effets du divorce et de l'avortement, et réaffirmant l'instinct maternel, trop longtemps ignoré et répudié. Le gouvernement a ordonné que soient tenues des conférences glorifiant la famille. La presse communiste, qui a ridiculisé le mariage 15 ans auparavant, écrit désormais : "l'une des lois fondamentales de la morale communiste, c'est le renforcement de la famille. Le droit de divorcer, ce n'est pas le droit au laxisme sexuel. Un mari et père pauvre ne peut pas être un bon citoyen. Les gens qui abusent de la liberté de divorcer devraient être sanctionnés." Le Journal officiel du Commissariat de justice affirme la perpétuité des liens du mariage : "Le mariage a uniquement une valeur positive si le partenaire le considère comme une union pour toute la vie. Le soi-disant amour libre est une invention bourgeoise et n'a rien en commun avec la conduite d'un citoyen soviétique. De plus, le mariage reçoit sa pleine valeur de l'État, seulement s'il y a une descendance et les époux expérimentés le bonheur le plus abouti, celui de fonder une famille."
En 1936, l'État soviétique a commencé a fabriquer des alliances. Les cartes postales de divorces ont été abolies. Des mesures ont été prises pour rendre le divorce extrêmement difficile et rare. les frais de divorce ont été augmenté de 3 à 2.000 roubles, et comme l'affirme la presse communiste : "les filles idiotes vont réfléchir à deux fois avant d'épouser un homme qui a un passé de 20 ou 30 divorces." Les distinctions soi-disant "bourgeoises" entre enfants légitimes et illégitimes sont réapparues dans la loi soviétique. Les cliniques d'avortement ont été abolies alors que l'avortement est devenu légalement identifié avec un homicide ; quiconque donnant des conseils pour avorter était condamné à deux ans d'emprisonnement. Des articles sont apparus dans les journaux parlant de ses effets nocifs. On disait aux enfants à qui, durant les premières années du régime communiste, on avait demandé d'espionner leurs parents : "on doit respecter et aimer ses parents, même s'ils sont vieux jeux et n'aiment pas la Ligue communiste de la jeunesse." Des subsides ont commencés à être payés aux mères avec des familles nombreuses. Staline a commencé à avoir des images de lui prises avec des enfants, et un jour apparu une photo de lui dans l'un des jardins de Moscou avec ses propres enfants, la majorité des citoyens soviétiques ne savaient pas jusque là qu'il avait des enfants.
La publication communiste "Troud" du 23 avril 1936, citait Stolz, le "Président de la commission de juristes et de sociologues, qui stipulait les réformes suivantes : "a) le mariage est une affaire sociale - jusque là, le divorce était très facile. Il est désormais tant de le rendre plus difficile ; b) la femme soviétique est l'égale de l'homme, mais elle n'est pas dispensée du grand devoir que la nature lui a conféré, en un mot celui de la maternité ; sa santé est doublement précieuse, d'abord en tant qu'être humain, et ensuite comme mère ; c) l'avortement est inadmissible dans un pays socialiste.
Ainsi, la Russie après 20 ans de communisme en pratique, rejette son entière philosophie de la famille, et sans en avoir eu l'intention, prouve que Dieu fait son chemin, et quand nous manquons d'obéir à ses lois exprimées dans la nature rationnelle, nous nous imposons une défaite tout comme l'homme qui utilise un crayon pour ouvrir une boîte, non seulement n'ouvre pas la boîte, mais détruit même le crayon. Il y a deux façons de savoir à quel point Dieu est vrai et bon. Mais plus important que cette complète répudiation de son idéologie, est le fait généralement ignoré qu'en réaffirmant la famille comme l'unité de la société, les communistes rejetaient également l'idée que la classe est la fondation de la société. Puisque la constitution soviétique cite les Saintes Écritures, et plus explicitement l'Épître de St Paul aux Thessaloniciens sans le savoir, donc désormais le communisme dans sa plus grande défaite proclame la victoire de la famille sur la classe, la personne sur le prolétariat, le coin du feu et l'enfant sur la faucille et le marteau.
Cela nous amène au point que l'Amérique devrait apprendre une grande leçon de la part de l'Union Soviétique.
Il n y a pas de doute aujourd'hui que la philosophie de l'Amérique aujourd'hui concernant la vie de famille est tout simplement la même chose que la Russie entre 1917 et 1935, en un mot la croyance au divorce, à l'amour libre et à un système bizarre qui, en un mot composé rejette à la fois naissance et contrôle.
Lorsque le taux de divorce dans 30 villes importantes de notre pays est d'un divorce pour deux mariages, lorsque la nation a plus de 520.000 divorces en une année, il y a des signes qui ne trompent pas sur le fait que l'Amérique pourrit de l'intérieur. On peut y ajouter l'incidence du rejet dans notre armée de volontaires pour les Wacs (Women's Army Corps), 1/3 sont rejetées pour cause de névroses et de psychoses. Plus d'un million et demi d'hommes sont rejetés de l'armée pour les mêmes raisons. L'augmentation des homicides, de 3,4 pour 100.000 en 1900 à 6 en 1941 prouve un état d'esprit nettement antisocial. Les maladies mentales dues à l'alcool ont augmenté de 500% depuis 1920.
C'est désormais un fait définitivement établi que bien des névroses et des psychoses des femmes modernes sont dues à la peur de la maternité, sa fuite de la haute vocation à laquelle Dieu l'a appelé. La raison également de l'instabilité de l'homme est du à sa fuite de la paternité. Le divorce est une expression de tristesse, et il est presque toujours précédé par un état de déséquilibre mental. 83% des divorces aux États-Unis viennent de mariages où il n y a pas d'enfants. L'éducation n'est pas le remède parce que les femmes avec une éducation universitaire échouent à se reproduire de 45% et les bachelières de 21%.
Supposons que nous approchons le problème de cette façon. Ce qui va nous arriver si nous continuons à transformer en succès ce que la Russie a découvert comme étant une échec, en un mot le pourrissement légal de la famille. A part toutes les considérations morales et religieuses, trois conséquences désastreuses vont suivre. La première est que nous allons devenir une nation de traîtres. Si nous atteignons un niveau où 50% des couples pensent qu'ils peuvent jeter par dessus bord la loyauté sous serment pour satisfaire leur propre plaisir ou avantage, alors l'heure aura sonné où les citoyens vont jeter par dessus bord leur loyauté au pays. Lorsque une Madame Dupont est prête à s'appeler Madame Durand, et bien il ne sera qu'une question de minutes avant que les Américains se désignent comme soviétiques. Les traîtres au foyer d'aujourd'hui seront les traîtres à la nation demain. Mais maintenant, que l'Amérique prenne garde ! Un peuple qui n'est pas loyal au foyer ne sera pas loyal envers le drapeau. L'affaire de l'espion canadien est un récit à la fois intéressant et alarmant parce qu'il révèle ce que les citoyens de ce dominion sont prêts à "brader" à une puissance étrangère. L'histoire nationale des États-Unis a un cas bien connu d'affaire de traîtres dans son existence, mais aujourd'hui, il y a des dizaines de milliers de citoyens de ce grand pays qui jouissent d'une abondance de biens et d'une liberté qu'ils n'auraient pas ailleurs sur la surface de la terre de Dieu, et cependant ils font eux-mêmes le serment à un service d'une puissance étrangère et cependant, il n y a pas un seul d'entre eux qui irait dans le pays étranger en question même si on lui payait le transport. Il n y a pas de peur inutile des traîtres. Et sans doute même maintenant, si cela était rendu public, nous pourrions découvrir une trahison de secret national qui pourrait rivaliser l'histoire canadienne. Mais ce ne serait pas une grande surprise. Une fois que l'on rebat des cartes déloyales envers la famille, on découvrira que les partenaires choisissent les mêmes cartes marquées avec la même déloyauté envers la bannière étoilée.
Une autre inquiétude, c'est ce qui va nous arriver dans les temps à venir - et ce temps viendra - où l'on nous demandera de nous sacrifier, avec ces épreuves de souffrance, et des dérangements au nom de la protection de notre pays ? Lorsque nous étions une nation de familles, de maris, de femmes à qui on apprenait au renoncement du "à moi" pour le "à nous" de nos progénitures. La famille est devenue une école d'entraînement en auto-discipline, l'écrasement de l'égoïsme au nom du groupe, et l'apprentissage de la leçon suprême de vivre avec les autres au nom des autres.
Famille américaine des années 1940. Source : flickr.com
Mais désormais, s'il y a le moindre désagrément résultant de manger des biscuits au lit, si l'autre partie échoue à donner du plaisir, si l'herbe est plus verte ailleurs et rend l'herbe présente moins attirante, si chaque émotion, caprice, appétit et fantaisie ont le droit d'être satisfaits même au détriment d'une autre personne, alors qu'arrivera-t-il au sacrifice qui sera nécessaire en temps de crise et de conflit ? moins on demande à l'homme de sacrifices, plus il évitera de faire le peu qu'on lui demande. Ses luxes deviennent une nécessité, les enfants un fardeau et son ego un Dieu. D'où proviendront nos héros si nous avons plus de héros au foyer ? Si un homme n'endure pas les épreuves au foyer, va-t-il endurer les épreuves d'une crise nationale ? Une fois que l'on déracine du mariage le besoin de sacrifice pour le maintien du foyer, on déracine simultanément le besoin de sacrifice pour le maintien de la nation. Nous avons été testés dans le feu et le sang. Un bon gouvernement n'est pas un substitut d'un auto-gouvernement. Seule une nation qui reconnaît que la sueur, l'épreuve du labeur et le sacrifice sont des aspects normaux de la vie, peut se sauver elle-même, et ces vertus sont d'abord apprises à la maison.
Nous avons été la nation efficace dans le monde dans la technique répréhensible de frustrer les fruits de l'amour. Nous sommes plus forts économiquement et militairement que toutes formes de barbarie existante mais nous sommes plus faibles spirituellement. Il n y a aucun doute que l'État lui-même va gagner en pouvoir pendant que la famille décline, mais l'État et la société ne sont pas identiques. Pendant que l'énergie vitale de la société va vers le déclin, la machinerie bureaucratique mécanisée croît de façon exponentielle.
Alors que la mollesse et le caractère efféminé prend possession d'une nation, d'autres peuples deviennent envieux, et elle devient la proie des regards concupiscents et de mains qui s'emparent d'elle. L'Amérique n'est pas en danger par l'extérieur, mais elle l'est par l'intérieur. Cette dernière peut être la source de la première. L'invasion était une possibilité lorsque la moralité romaine commençait à décliner ; cela est devenu une réalité lorsque elle l'a été. Il n y a pas de raison de croire que les lois de l'histoire devrait fonctionner d'une autre façon concernant l'Amérique.
Troisièmement, le déclin dans la vie de famille est lié de façon intrinsèque au déclin de la démocratie. Ici, la démocratie est comprise dans son sens philosophie en tant que système de gouvernement qui reconnaît la valeur de l'homme. De cela découle la notion d'égalité de tous les hommes, et la répudiation de toutes les inégalités basées sur la race, la couleur et la classe. Mais ou dans le monde ce dogme de la valeur de l'homme est la mieux préservée et pratiquée sinon dans la famille ?
Partout ailleurs ou l'homme peut être considéré et respecté pour ce qu'il peut faire, pour sa richesse, son pouvoir, son influence, son charme ; mais dans la famille, la personne est mise en valeur parce que elle est. L'existence a une valeur dans la famille, pas dans les possessions ni dans l'influence. C'est pourquoi on donne plus d'affection à l'infirme et au malade au foyer que par ceux qui normalement assurent sa subsistance. La famille, c'est l'école de formation, le noviciat pour la démocratie. Lorsqu'une nation cesse de placer la plus haute valeur sur le foyer, il se passe de temps avant qu'elle de la placer sur une personne. Bientôt on commencera à donner une valeur à l'homme à cause de ce qu'il peut faire pour une race, puis vient le nazisme, ou ce qu'il peut faire pour l'État, alors vient le fascisme, ou ce qu'il peut faire pour la classe révolutionnaire, alors viens le communisme.
Lorsque les hommes et les femmes en arrivent au point où ils ne sont plus intéressés de voir pousser une graine qu'ils ont planté, ou s'occuper des fleurs ; lorsqu'ils ne peuvent pas voir plus que les joies grisantes du corps de l'autre, c'est le plaisir de voir grandir une vie qu'ils ont planté ; lorsqu'ils sont plus concernés par l'augmentation des chiffres de leurs comptes en banque plus que d'obéir à l'impulsion primitive de croître et de multiplier - alors on sait qu'une nuit s'est levé lorsque une chose est plus importante qu'une personne, et Hic jacte doit être inscrit sur le tombeau de la démocratie. Au delà et derrière tous les plans et projets de la politique et de l'économie, il n y a rien de plus fondamental que le renouveau de la véritable démocratie que la restauration de la famille. Dans ce cercle, nos citoyens apprendront qu'il y a d'autres richesses que la richesse de papier, l'argent de papier, les stocks de papier, les joies de papier, en un mot la santé vibrante et en éveil des enfants, le lien indéfectible entre le mari et la femme, le serment de démocratie et les futurs héritiers du royaume des Cieux.
D'un point de vue naturel, et par naturel je veux dire profondément enraciné dans la loi éternelle, il n y a aucun doute que la vie de famille est bien plus élevée en Russie qu'aux États-Unis. La Russie a stoppé sa rupture à la source, mais nous, nous l'avons pas fait. Il y a toutes les indications que nos schémas familiaux et maritaux continueront avec une désorganisation croissante jusqu'à ce que les mariages soient seulement les ombres de "vraies" unions pour la vie. Il se pourrait bien que le Tout Puissant regarde le monde en souriant de manière bienveillante sur la famille en Russie, puisque comme un pécheur repentant, elle s'est déjà sur ce plan là tournée à nouveau vers Lui. Mais il fronce sans doute des sourcils vers nous à cause de notre orgueil de penser que l'on peut d'un coup de baguette magique sans considération de Sa Loi et être forts et en paix. Notre Seigneur nous a déjà raconté l'histoire d'un père qui envoie ses deux fils aux champs. L'un dit : "J'y vais" mais n'y va pas. L'autre dit : "Je n'y vais pas." mais y va quand-même. Nous aux États-Unis, nous sommes comme le premier fils. Nous disons que nous sommes chrétiens ; nous lisons les Évangiles à l'église le dimanche : "Ce que Dieu a joint ensemble, aucun homme ne peut le séparer." et puis six jours par semaine, on déchire le lien qui symbolise l'union du Christ et de l'Église. D'un autre côté, la Russie dit : "je n'y vais pas." mais plus tard y va. Et pour tout cela ce fils a été loué par le Seigneur.
Notre choix est très clair ; il y a deux sortes de barbarie que nous pouvons rencontrer ; la barbarie active de l'extérieur, qui est le totalitarisme, et la barbarie passive de l'intérieur qui est le pourrissement de notre vie nationale par l'intermédiaire de la famille. La seconde est plus insidieuse, parce que l'histoire révèle que 16 nations sur 19 qui ont chuté depuis le début, avait pourri de l'intérieur. C'est cette barbarie passive qui font que les nations sont la proie du barbarisme actif de l'extérieur. Lincoln a une fois expliqué qu'il n'avait jamais eu peur que l'Amérique soit conquise de l'extérieur, mais il avait peur qu'elle pourrisse de l'intérieur.
Dans sa grande miséricorde, Dieu a accordé à notre génération une double motivation pour la paix, l'ordre et la prospérité. La première sont Ses Évangiles, la seconde est la Russie. Ses Évangiles nous enseigne le bonheur qui adviendra si nous vivons avec droiture. La Russie nous enseigne le malheur qui arrive si nous vivons mal. A aucune période de l'histoire, Dieu a aussi clairement marqué à la fois les boulevards et les ponts effondrés. Si on ne laisse pas le Christ dans son Église nous enseigner ce qui est bien, alors laissons la Russie nous enseigner ce qui est mauvais ! Et faites plaisir à Dieu, alors qu'il enseigne la vérité de la famille, il pourrait un jour vous enseigner la vérité de cette autre famille, où il y a le Père, le Fils, et l'Esprit d'amour, pour lesquels vont toutes les louanges et les honneurs.
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