lundi 2 juillet 2018

La maison battue par les vents (Windswept House) - Gorbatchev, Eltsine et l'Esalen Institute

Dans La maison battue par les vents, il est beaucoup question de géopolitique, et essentiellement sur le rapprochement est-ouest qui a déjà été abordé précédemment (conférence d'Helsinki). D'Helsinki, il en sera question en juillet prochain car c'est dans cette ville que doivent se rencontrer Donald Trump et Vladimir Poutine. 

N'étant pas férue en géopolitique, je peux évidemment dire des sottises ou des approximations mais le passage du livre montre deux chefs d'état qui font partie de ce qu'on peux appeler "le nouvel ordre mondial" (Gorbatchev et Eltsine). Mikhaïl Gorbatchev prenant après sa démission, la tête d'une ONG dont les visées mondialistes ne font aucun doute, dans le domaine spirituel en particulier et sans doute en vue de l'élaboration d'une religion mondiale. 

Il est également question de religion mondiale avec le séjour de Boris Eltsine à l'institut Esalen. Située en Californie, il a été crée en 1962 par des gens faisant partie d'un mouvement hippie alors naissant. Sur leur site, on y propose des stages de nouvelles spiritualités qui ressemblent fort à ceux, plus modestes mais très ressemblants, dans ma ville et les alentours et probablement un peu partout en Occident.

Après recherche sur le net, j'ai trouvé des sites qui affirment que l'institut Esalen est l'une des branches de l'institut Tavistock (avec par exemple le M.I.T.), institut où seraient élaborés les grandes manipulations mentales de l'élite.... Et Esalen serait logiquement la "branche spirituelle" de Tavistock... 

Le rapprochement en cours Trump-Poutine est-il du même ordre ?... L'Eurasie est un projet défendu par le penseur russe Alexandre Douguine, de Gaulle l'a aussi évoqué. Il en question aussi ici dans la bouche de Gorbatchev. Parle-t-on de la même Eurasie ou les projets sont-ils complètement différents ? En tout cas ce terme d'Eurasie évoque "l'Eurasia" de George Orwell, un super-état en guerre contre un autre super-état, Océania... 

Et ce qui est clair, c'est que la Russie n'a pris la voie de la "religion mondiale" depuis la visite de Eltsine à Esalen, au contraire, l'orthodoxie (et des religions minoritaires comme l'Islam) est en plein essor avec l'assentiment bienveillant de Vladimir Poutine qui a d'excellents liens avec le patriarche de Moscou, Kiril et Parallèlement à cela, l'élite libérale est bien présente au Kremlin (Medvedev notamment) et est sans aucun doute l'héritière de l'ère Gorbatchev-Eltsine. Cela ressemble fort à deux visions du monde qui se font face.

Site de l'Esalen Institute : ici
Au sujet de l'institut Tavistock : ici







Page 555 à 557 GORBATCHEV, ELTSINE ET L'ESALEN INSTITUTE

   Le premier de ces deux événements avait été la Déclaration Commune de Vingt-deux Etats signée à Paris le 19 novembre 1990. Ce texte signifiait à l'URSS de Mikhaïl Gorbatchev que l'Est et l'Ouest n'étaient plus des adversaires. Le propre stratège de Gorbatchev, Guéorguii Arbatov, avait présenté la chose de manière plus brutale – plus utile, de l'avis du Pape – en déclarant solennellement : « le Communisme est mort. » La Guerre Froide était finie. Le second événement – beaucoup plus théâtral encore – avait été le coup d'État de Moscou, au mois d'août l'année suivante, durant lequel il avait pratiquement été mis fin au régime soviétique de Mikhaïl Gorbatchev. La démission de celui- ci avait eu lieu à la Noël suivante, et le nouveau régime de Boris Eltsine s'était mis en place.

   Signe frappant du rapprochement entre l'Est et l'Ouest, Gorbatchev et Eltsine – Bonnet blanc et blanc bonnet – soulignèrent d'une même voix qu'il y avait dès lors une rupture totale avec le passé soviétique, et qu'il n'existait aucune continuité entre l'ancien régime soviétique et le nouveau régime. Le Pape insista sur ce point capital en disant à Monsignore Daniel : « il fallait convaincre l'Ouest que c'était bien le cas. »

    C'était essentiel, en effet, pour obtenir de l'Ouest une aide économique et financière. Essentiel aussi pour que la Russie pût être admise comme membre des institutions à établir en vue du Nouvel Ordre Mondial. Essentiel surtout pour l'unification et la stabilisation de ce que Gorbatchev avait appelé « l'Espace européen de l'Atlantique à l'Oural, et jusqu'aux rivages du Pacifique ; et de ce qu'Édouard Chevarnadze, dictateur de la Géorgie, décrivait comme étant « la Grande Europe, l'Europe unie, de l'Atlantique à Vladivostok, l'espace Eurasiatique.... »

   Bien avant le coup d'État du mois d'août, et comme tout autre dirigeant mondial parfaitement informé, le Pape slave savait que le terrain avait été préparé pour que Gorbatchev et Eltsine pussent jouer tous deux leurs nouveaux rôles respectifs. En 1991, Eltsine avait déjà ouvertement quitté le Parti Communiste et marqué son opposition à Mikhaïl Gorbatchev. Ce fut du très grand théâtre, auquel assistèrent aussi bien les Soviétiques que tous les peuples occidentaux, massés devant leurs écrans de télévision. C'est à cette époque qu'Eltsine fut invité à accomplir son premier voyage privé aux Etats-Unis. Au cours de l'un d'eux, il fit un stage à l'Esalen Institute, où on lui inculqua le principe essentiel de la méthode de programmation Esalen, à savoir « tout décomposer et tout reconstituer ensuite » (1) Lors de cette visite et de celles qui suivirent, il fut présenté à des législateurs, des banquiers, de hauts responsables de l'industrie et des directeurs de fondation.

  De même, on eu soin d'aplanir la voie que Mikhaïl Gorbatchev serait appelé à emprunté. Même avant le coup d'État du mois d'août, il connaissait sa prochaine destination. Il serait censé, dès lors, jouer un rôle international sur des bases transatlantiques. En fin de compte, il serait au centre de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe. Dans l'immédiat, cependant, il aurait pour base d'opérations la Gorbatchev Foundation (GF), dont le mot d'ordre, choisi par lui, était : « Vers une nouvelle civilisation. »
Dès le mois d'avril 1991, ses amis et sponsors américains avaient créé, en vue de ce projet de fondation, un noyau initial à but non lucratif du nom de Tamalpais Institute of San Francisco. Ils ne pouvaient décemment pas l'appeler Gorbatchev Foundation tant que l'intéressé était encore maître de toutes les Russies ! En revanche, ils pouvaient déjà organiser, au Waldorf-Astoria de New York, un dîner de gala pour collecter des fonds, et c'est exactement ce qu'ils firent. Là, en présence de Henry Kissinger -, les responsables du Rockefeller Brothers Fund, du Carnegie Endowment for International Peace, de la Ford Foundation, du Pew Fund et du Mellon Fund s'engagèrent à doter la Gorbatchev Foundation d'une somme initiale s'élevant au total à 3,05 millions de dollars.

Ainsi, bien avant que Gorbatchev n'ait quitté ostensiblement la scène politique russe à la fin de l'année en cours, la planification de son rôle allait bon train. Et pas seulement pour la GF/USA. Une branche moscovite de la Gorbatchev Foundation – GF/Russia – allait être hébergée par Eltsine dans les locaux de l'École Léniniste Internationale, de création ancienne. Cette dernière offrait des avantages du fait de sa situation au centre de Moscou et de son personnel chevronné comprenant une centaine d'universitaires, tous rémunérés par l'État russe.

Moins de deux ans après le « limogeage » de Gorbatchev, le GF/USA s'était installé dans les locaux militaires désaffectés du Presidio, à San Francisco. Ce fut là, avec une vue fantastique sur la baie pour réjouir ses yeux, que Gorbatchev entra vraiment dans la peau de son nouveau personnage. Il lança GF/Netherlands et GF/(Rajiv Gandhi) India. En outre, il élabora les plans de la Croix Verte Internationale, sa propre version de l'activité oecuménique en faveur de l' « alliance spirituelle de tous les vrais croyants dans l'habitat terrestre de l'homme. » Ainsi qu'elle l'avait toujours fait, Raïssa Gorbatcheva entra dans l'esprit des dernières initiatives de son mari, y compris le nouvel oecuménisme de celui-ci. Quoique athée convaincue, elle avait même arboré une croix à son cou lors d'une récente visite au Royaume-Uni.

(1) NdT : ce qui évoquera immanquablement au lecteur les deux mots d'ordre maçonniques Solve et coagula, Ordo ab Chao.


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