mercredi 11 juillet 2018

La maison battue par les vents (Windswept House) - Menorah au Vatican




"La Résurrection", l'étrange et inquiétante sculpture de Pericle Fazzini à la salle Paul VI (Nervi) au Vatican



 
 Ce passage du livre me permet de faire connaissance de la salle Paul VI, une salle de conférence aménagée au coeur du Vatican. Un endroit froid et impersonnel et qui plus est décorée d' "oeuvres" qui n'ont rien de catholique ni même de spirituelle comme le dit si bien Christian Gladstone dans ce passage. Elle évoquerait plutôt un local des Nations Unies ou d'autres instances mondiales. C'est d'ailleurs strictement le cas, l'Eglise étant devenue une ONG  au service du Nouvel Ordre Mondial. La présence de la Ménorah symbolise bien sûr l'emprise croissante du judaïsme sur l'Eglise catholique (voir l'article précédent "l'Eglise catholique et les juifs)






Ménorah installée au fond du choeur de l'abbatiale St Austremoine à Issoire (Puy-de-Dôme)




Pages 689 et 690 MÉNORAH AU VATICAN

    Ce concert se révéla être pour Christian une expérience aussi cauchemardesque que l'appel angoissé de son frère et sa propre descente dans les grottes Danielle.

   Lorsque le Pape slave pénétra dans la Salle Nervi par l'entrée Est, tout ce que vit Gladstone fut l'océan des visages qui suivaient la progression du Souverain Pontife dans l'allée tapissée de rouge descendant en pente douce vers la scène. Cinq mille hommes et femmes se levèrent en signe solennel de bienvenue et de respect, quoique en gardant un visage sérieux.


   A un moment donné, Sa Sainteté arriva bien en vue de tous, flanqué d'Elio Toaff, le Grand Rabbin de Rome, et du Président italien Oscar Luigi Scalfaro. Cette vision – celle du sol en pente et du plafond ondulé de la Salle qui avalaient le Souverain Pontife et ses invités tels un gouffre gigantesque, de la même manière qu'ils avaient avalé Christian et les milliers de spectateurs autour de lui comme s'il ne s'agissait que de quelques personnes -, Christian ne devait jamais l'oublier par la suite. Il vit les trois dirigeants approcher de l'extrémité de l'allée, où les six cierges d'une énorme ménorah avaient été allumés par six survivants de l'Holocauste en mémoire vibrante des six millions de Juifs ayant péri de si horrible manière du fait de la Solution Finale nazie. Il regarda le Pape, le Rabbin et le Président italien s'installer sur trois trônes, symboles de l'égale dignité religieuse des trois personnalités présidant l'événement et des peuples qu'ils représentaient. Il écouta le Royal London Philarmonic Orchestra, qui attaquait en douceur les variations de Max Bruch sur Kol Nidre, la principale prière récitée à Yom Kippour, jour le plus saint du calendrier juif.


    Peut-être fut-ce dû à cette exécution sans parole. Ou au son rauque du violoncelle de Lynn Harrell lançant sa lamentation pour ces millions d'êtres dont une mort cruelle avait tranché les voix. Ou à la pensée de Declan coincé dans les ténébreuses cavernes Danielle. Ou bien seulement à la fatigue. Toujours est-il que Christian se retrouva fasciné par l'immense sculpture en bronze de Pericle Fezzini – la plus grande du monde, lui avait-on dit – qui s'étirait à l'arrière de la scène. Il ne pouvait en détacher les yeux. Au centre, un personnage nu se penchait en avant, les bras levés, comme s'il cherchait à tout piéger dans l'espèce de gigantesque buisson épineux placé juste derrière lui et dont les branches informes de bronze pointaient, s'agitaient, s'élevaient, s'étendaient dans toutes les directions. C'était là le parfait symbole de la Shoah. Le parfait symbole de la vie humaine, sans cesse au bord du chaos et de la destruction.


    Chris arracha son regard du bronze géant, de la scène, du Pape, de la ménorah allumée. Mais il n y avait rien d'autres à voir. En dehors de la ménorah, il n y avait là rien de juif, de catholique, de chrétien ou même d'humain. En tout cas, rien de traditionnellement romain. Aucune fresque attestant la foi des personnes présentes. Aucune statue d'ange ou de saint. Aucune corniche sculptée représentant des putti potelés ou des ignudi chérubiques. Aucune toile parlant du Christ ou de la Vierge Mère, de la vie ou de la mort, du Ciel, de l'enfer ou du Jugement Dernier. Il n'y avait que deux vitraux de forme ovale qui, chacun sur un des longs murs latéraux, le fixaient tels les yeux d'un poisson.







L'un des étranges vitraux de Janos Hajnal...



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