Le dirigeant soviétique Leonid Brejnev signant le texte des Accords d'Helsinki le 1er août 1975
Dans ce passage, il est question de géopolitique. Il y a un lien étroit entre la géopolitique mondiale actuelle, la volonté d'une élite d'aller vers un "tout" mondialisé et la disparition des nations, le rôle que joue le Vatican dans cette évolution est primordial étant donné le nombre de catholiques déclarés et l'efficacité de son réseau. Ce processus de mondialisation passe par des étapes qui font l'objet de sommets et de traités signés en grande pompe. Je ne connaissais pas ces accords d'Helsinki signés en 1975 par tous les pays d'Europe, de l'Est comme de l'Ouest (on est en pleine guerre froide) à l'exception de l'Albanie. Officiellement, il s'agissait d'encourager une coopération pacifique entre le bloc soviétique et le bloc occidental et de promouvoir des droits fondamentaux tel que l'intangibilité des frontières, l'auto-détermination des nations et les Droits de l'Homme. Ces accords aboutiront à la création de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) (voir article Wikipedia en anglais - bien plus complet qu'en français ici
Malachi ne nous dit pas clairement que les Accords d'Helsinki est un pas de plus dans le processus de globalisation mais quand on voit la dévotion qu'il provoque chez Cosimo Maestroianni, le cardinal intriguant franc-maçon, qui en vient à tapisser son bureau d'images du sommet qui a abouti à ses accords ainsi que de la ville d'Helsinki, théâtre de ces accords, on se pose des questions quant au vrai but de ces accords - et de bien d'autres depuis.
J'ai donc cherché ce qui se cache derrière ces accords et qui auraient pu poser question à Malachi Martin. Etrangement - du moins à première vue - j'ai trouvé la réponse chez le dirigeant de l'Albanie socialiste à l'époque, Enver Hoxha. On imagine le gouffre idéologique séparant ce marxiste-léniniste chimiquement pur de l'auteur du roman et pourtant, sur certains points, il semblerait qu'ils se rejoignent quant à leur regard sur la Conférence d'Helsinki et sur ce qu'il impliquait véritablement.
" Nous avons exprimé ouvertement notre attitude à l’égard de la Conférence d’Helsinki et de cette prétendue sécurité européenne. L’Albanie socialiste n’a pas participé à cette conférence et elle l’a dénoncée comme une farce montée par les deux superpuissances afin d’assurer et de renforcer leurs zones d’influence respectives en Europe, de légitimer et de perpétuer leur domination sur ce continent. Les événements qui se sont produits en Europe et autour d’elle, depuis la Conférence d’Helsinki jusqu’à ce jour, ont pleinement confirmé et justifié l’attitude de l’Albanie. Le temps a montré que le prétendu «esprit d’Helsinki», la «coopération pacifique», la «libre circulation des hommes et des
idées», etc., ne sont rien d’autre que des paroles creuses pour mystifier les peuples européens, pour alimenter chez eux l’illusion que le danger de guerre est éloigné, que leur salut réside dans le maintien du statu quo impérialiste en Europe.
Notre point de vue est que seule l’opposition résolue à l’impérialisme américain et au social-impérialisme soviétique, la liquidation des blocs militaires et l’éloignement d’Europe des armes atomiques et des troupes étrangères peuvent assurer la paix sur ce continent." Enver Hoxha |
page 420
Avec un prisme catholique, Malachi Martin était certainement attaché à l'indépendance des nations et de la souveraineté des peuples, contre l'impérialisme et contre la globalisation des cultures et des religions qui est une atteinte à l'ordre naturel des choses pour un catholique authentique. Il semblerait que cette Conférence d'Helsinki ait été une étape dans le processus de globalisation d'où la dévotion de la part de Maestroianni, le cardinal franc-maçon pour cet événement. Il est piquant au premier abord de constater qu'il semblerait que seul le marxiste-léniniste Enver Hoxha ait compris à l'époque parmi tous les dirigeants européens la nature de ces accords.... Mais il était déjà à sa manière anti-mondialisation : il a même approuvé la Révolution Islamiste fondamentalement religieuse mais qui a été un jalon dans la lutte contre l'Empire américano sioniste.
L'Albanie socialiste. Un pays marxiste-léniniste, officiellement athée mais effectivement indépendant à l'époque des accords d'Helsinki
Page 91 à 93 LES ACCORDS D'HELSINKI
"Le monde qui stimulait vraiment l'esprit de son Eminence (le cardinal franc-maçonMastroianni) – le monde plus vaste, le monde réel – était résumé de façon frappante par l'extraordinaire série de photographies qui couvraient la quasi- totalité des longs et hauts murs du couloir prenant directement sur le foyer et courant sur toute la largeur de l'attique. Les plus saisissantes de ces photographies – des vues de la ville d'Helsinki, allant du sol au plafond – étaient assez grandes pour réduire le Cardinal, déjà petit, à la taille d'un nain. Mais elles ne lui élargissaient pas moins l'esprit. Astucieusement éclairées par en haut, elles transfiguraient les édifices de granit blanc en une sorte d'aura, en un manteau immaculé qui enveloppait entièrement la capitale de la Finlande. Il n'était pas surprenant, aux yeux du Cardinal Maestroianni, que les Scandinaves appellent cette dernière « la grande cité blanche du Nord ». Il avait fini par assimiler cette qualité physique, cette luminosité immaculée, à la qualité spirituelle de l'endroit. Et chaque fois qu'il passait par ce couloir ou visitait Helsinki, il se rappelait une hymne médiévale à la Jérusalem céleste : « cité céleste de Jérusalem, vision bienheureuse de paix... »
Ce qui avait inspiré cette durable vénération à l'âme de son Eminence, ç'avait été la signature des Accords d'Helsinki par trente-cinq états le 1er août 1975. On avait assisté alors à la naissance de ce que tout le monde devait appeler le Processus d'Helsinki, à savoir la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE). Ç’avait été un événement saillant de la vie de Maestroianni ; un événement rappelé par ses soins, et avec une grande minutie, dans ce que Cyrus Benthoek avait fort justement baptisé son « couloir d'Helsinki ». Car autour des gigantesques photographies d'Helsinki étaient disposés d'autres clichés de proportions plus modestes illustrant l'immense événement historique, ainsi que les souvenirs du Cardinal chéris par lui comme faisant partie de ce que sa fructueuse carrière avait eu de plus significatif.
Les Accords d'Helsinki, officiellement intitulés Acte Final, avaient été le fruit de la longue et laborieuse recherche d'un nouveau cadre européen, entamée au milieu des années cinquante. Afin, pensait le Cardinal, de doter cette masse continentale d'une âme nouvelle, d'enlacer toutes ses nations et toutes ses cultures comprises entre le port irlandais de Galway, sur l'Atlantique, et le port russe de Vladivostok, sur la mer du Japon. Les Grecs avaient donné son nom à cette masse continentale : Europa. Les Romains avaient cru la posséder en entier. La race caucasienne l'avait peuplée et gouvernée en grande majorité. Plusieurs nations et empires avaient cherché à la dominer. Mais au vingtième siècle, elle s'était divisée en un patchwork d'Etats qui se chamaillaient entre eux.
En signant l'Acte Final dans cette grande cité blanche du Nord, toutes les nations importantes de l'immense masse continentale avaient ressuscité le vieux rêve d'Europa. Cosimo Maestroianni avait lui-même participé à l'acte de naissance. C'est pourquoi, depuis lors, le Cardinal trouvait toujours une source de réconfort et d'inspiration – comme celle que peut procurer la visite d'un sanctuaire – en passant par ce couloir pour se rendre à son bureau, situé à l'autre extrémité du l'appartement.
Il était encore archevêque en 1975, lorsqu'il dirigeait la deuxième section de la Secrétairerie sous l'autorité du Cardinal Secrétaire Jean-Claude de Vincennes, et c'est avec la meilleure volonté du monde qu'il conduisit la délégation du Saint-Siège à cette conférence historique, dont il signa du reste l'Acte Final au nom de l'état de la Cité du Vatican. Dans ces conditions, qui aurait pu lui reprocher de s'attarder dans ce couloir – même les jours où il était le plus occupé – pour y admirer une minute ou deux le cher rappel d'un rêve réalisé ? Les photographies en question confirmaient suavement que toutes les nations allaient s'unir, ou plutôt se réunifier, retrouvant ainsi l'identité commune de l'humanité originelle."
Les Accords d'Helsinki, officiellement intitulés Acte Final, avaient été le fruit de la longue et laborieuse recherche d'un nouveau cadre européen, entamée au milieu des années cinquante. Afin, pensait le Cardinal, de doter cette masse continentale d'une âme nouvelle, d'enlacer toutes ses nations et toutes ses cultures comprises entre le port irlandais de Galway, sur l'Atlantique, et le port russe de Vladivostok, sur la mer du Japon. Les Grecs avaient donné son nom à cette masse continentale : Europa. Les Romains avaient cru la posséder en entier. La race caucasienne l'avait peuplée et gouvernée en grande majorité. Plusieurs nations et empires avaient cherché à la dominer. Mais au vingtième siècle, elle s'était divisée en un patchwork d'Etats qui se chamaillaient entre eux.
En signant l'Acte Final dans cette grande cité blanche du Nord, toutes les nations importantes de l'immense masse continentale avaient ressuscité le vieux rêve d'Europa. Cosimo Maestroianni avait lui-même participé à l'acte de naissance. C'est pourquoi, depuis lors, le Cardinal trouvait toujours une source de réconfort et d'inspiration – comme celle que peut procurer la visite d'un sanctuaire – en passant par ce couloir pour se rendre à son bureau, situé à l'autre extrémité du l'appartement.
Il était encore archevêque en 1975, lorsqu'il dirigeait la deuxième section de la Secrétairerie sous l'autorité du Cardinal Secrétaire Jean-Claude de Vincennes, et c'est avec la meilleure volonté du monde qu'il conduisit la délégation du Saint-Siège à cette conférence historique, dont il signa du reste l'Acte Final au nom de l'état de la Cité du Vatican. Dans ces conditions, qui aurait pu lui reprocher de s'attarder dans ce couloir – même les jours où il était le plus occupé – pour y admirer une minute ou deux le cher rappel d'un rêve réalisé ? Les photographies en question confirmaient suavement que toutes les nations allaient s'unir, ou plutôt se réunifier, retrouvant ainsi l'identité commune de l'humanité originelle."
Helsinki
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